Les affaires d’escroquerie et d’abus de confiance dans la gestion des coopératives d’habitation, dans la localité d’El Mansouria (province de Benslimane), se succèdent et se ressemblent.
À peine la justice a-t-elle enclenché une procédure, qu’un autre scandale survient dans une autre coopérative d’habitat.
Le dernier en date concerne une coopérative du nom d’Al Abrar, dont les membres qui composent le bureau sont accusés par des acquéreurs, adhérents de cette coopérative, d’avoir commis plusieurs violations de la législation, indique Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mardi 9 au vendredi 12 avril.
Les services de la gendarmerie de Bouznika enquêtent à ce propos, suite à une plainte que la présidence du ministère public a transmise au parquet près le tribunal de première instance de Benslimane.
Dans cette plainte, 53 adhérents accusent le bureau dirigeant de la coopérative d’habitat Al Abrar, dirigée par un conseiller communal, élu du Parti de la justice et du développement (PJD, opposition), de «détournement de fonds» de «dilapidation de l’argent d’une coopérative d’habitat», d’«abus de confiance» et d’«escroquerie».
Dans la formulation de cette plainte, il est indiqué que les adhérents de cette coopérative, créée en 2014 et comprenant 231 appartements, ont signé des contrats avec les membres qui composent son bureau, déterminant les droits et les devoirs de chaque partie.
Les plaignants soulignent s’être acquittés des prix de leur appartement comme convenu avec un notaire, et avoir versé une somme de 10.000 dirhams supplémentaires, en tant que frais d’inscription à la coopérative.
Les termes de ces contrats exigent l’achèvement du projet, la remise des contrats de livraison définitive, ainsi que la finalisation des procédures d’enregistrement et d’obtention du titre foncier pour chaque propriétaire.
Bien que le bureau ait collecté la coquette somme de 150 millions de dirhams, les adhérents ne disposent pas d’estimation exacte des dépenses qui ont été engagées, malgré la tenue de plusieurs assemblées générales.
Les membres du bureau dirigeant, ont-ils ajouté, présentaient des rapports financiers dont les montants, globaux, ne leur permettaient pas de s’assurer de la crédibilité des comptes.
Pire encore, relaie Al Ahdath Al Maghribia, les adhérents ont par la suite découvert que le titre foncier du terrain sur lequel avait été bâtis ces logements était lourdement endetté, et bloqué par plusieurs hypothèques.
En conséquence, ils n’ont plus aucun espoir d’obtenir des titres fonciers individuels pour chaque appartement acheté.
Dans cette plainte, ils soulignent, de plus, que malgré les sommes considérables encaissées par les membres du bureau de la coopérative, les adhérents ont dû effectuer à leurs frais des travaux supplémentaires dans leur appartement.
De plus, ont-ils ajouté, leur résidence ne dispose toujours pas d’ascenseurs et les travaux du parking, initialement prévu, ne sont toujours pas achevés.
La liste des violations contractuelles énumérées dans la plainte n’est pas exhaustive, car il y est aussi mentionné qu’un terrain appartenant à la coopérative avait été cédé à un prix modique à un acquéreur, qui comptait y construire une école privée.
L’enquête pourrait dévoiler d’autres irrégularités, comme celle-ci: le service de la commune a délivré au président de la coopérative un permis d’habiter, alors que les travaux n’étaient pas achevés, ce que la législation interdit.
Dans la plainte, il est également déclaré que les membres du bureau de cette coopérative avaient vendu plus d’une fois les mêmes appartements, notamment à des Marocains résidant à l’étranger.