Education: un lycée construit sans autorisation a coûté 18 millions de DH

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Revue de presseKiosque360. Un lycée, qui a couté 18 millions de DH et a ouvert ses portes il y a de cela quelques mois seulement, présente déjà de sérieux signes d’affaissement intérieur et extérieur. Un réel danger qui menace la vie des lycéens. L’Association des droits de l’Homme veut porter plainte.

Le 14/01/2016 à 02h42

Un lycée public de la Commune rurale de Fifi, dans la province de Chefchaouen, a reçu mardi la visite d’une commission d’inspection qui, pour une fois, n’avait pas pour mission d’inspecter les méthodes pédagogiques ni le déroulement des cours. «Cette commission avait pour objectif d’enquêter sur les fissures apparues sur les murs de ce lycée ouvert aux étudiants depuis 4 mois seulement», rapporte Assabah, dans son édition de ce jeudi 14 janvier. L’établissement, fait remarquer le quotidien, a été construit, sans autorisation de la Commune ni certificat de conformité de l’agence urbaine, pour la modique somme de 18 millions de DH à la charge du ministère de l’Education nationale.

Des manifestants se sont récemment rassemblés pour exiger l’ouverture de la section interne du Lycée. Une fois à l’intérieur, ils ont vite repéré des fissures qualifiées par certains de «scandaleuses». Quelques-uns des manifestants se sont portés volontaires pour vérifier le dossier technique de la construction. «Ce dernier ne contenait aucune autorisation. Le promoteur derrière ce projet a livré le Lycée à la délégation sans obtenir l’attestation de fin de travaux», ajoute le journal.

Selon des sources citées par le quotidien, le promoteur a construit ce lycée dans le cadre d’un marché public de 18 millions de DH qu’il avait remporté. Le quart de ce montant devait être destiné aux études techniques supervisées, en principe, par un bureau d’étude et un architecte. «Cependant, les document nécessaires à l’étude de ce dossier et à l’obtention des certificats et autorisations nécessaires n’ont pas été déposés à la Commune, comme le prévoit la loi 12-90 sur l’Urbanisme», ajoute le quotidien.

De son côté, le délégué du ministère de l’Education nationale à Chefchaouen a affirmé, dans un entretien téléphonique avec le journal, que la délégation avait entrepris toutes les démarches administratives nécessaires. «La délégation avait reçu la parcelle de terrain, sur laquelle le lycée a été construit, sous forme de don. Les responsables de la Commune étaient présents lors de cette transaction. Ils étaient au courant de tout. En soi, cela constitue une autorisation», affirme le délégué.

L’Association des droits de l’Homme s’est constituée partie civile dans ce dossier et «va porter plainte et exiger une expertise technique neutre sur le lycée. L’objectif est de garantir la sécurité des enfants», rapporte le journal, citant un responsable de l’association.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 14/01/2016 à 02h42