En dix ans, seules 800 personnes se sont inscrites dans le registre de don d’organes après leur décès. Soit une moyenne de 80 dons par an. C’est peu, trop peu. Il n’y a pas de quoi pavoiser- comme dirait l’autre. Dans son édition du jeudi 29 janvier, Al Akhbar rapporte le «parcourt des combattants» des médecins attendant d’implanter un organe et devant convaincre la famille d’une personne décédée pour prendre un organe pouvant aider à la survie d’une personne suspendue entre la vie et la mort.
Les médecins butent souvent contre le refus de la famille du défunt à cause de «fausses interprétations religieuses». Ce serait, selon le journal, la raison essentielle du refus du don d’organes par de nombreuses familles marocaines. Al Akhbar souligne que le fait les Marocains ne soient pas légion à faire don d’organes, relève de clichés stéréotypés et d’aprioris «y compris chez les médecins». «Curieusement, rappelle Al Akhbar, le Maroc est leader dans le domaine de la transplantation.» Le ministère de la Santé se charge exclusivement d’importer les organes et les moyens adéquats pour les préserver. Cependant, le département de la Santé dépense des sommes faramineuses même pour des transplantations minimes, souligne le journal.
Le ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid, avait donné l’exemple en faisant don de ses organes, en 2012.
De même, les Ouléma se sont exprimés sur le sujet, affirmant que le don d’organes est un acte de solidarité et de bienfaisance n’étant aucunement en contradiction avec l’islam et les préceptes du Saint Coran. Cependant, il est vraisemblable que si les Marocains ne sont pas acquis à cette cause- comme le montrent les chiffres qui, pour ainsi dire, ne font pas réjouir, c’est qu’il existe un obstacle. Mais s’ils étaient mal informés ?