Venus de Casablanca, et même d'Europe et des Etats-Unis, les manifestants se sont rassemblés devant le Parlement, à Rabat, et ont su faire preuve de discipline et d'un sens de l'organisation durant le sit-in de ce dimanche.
Ils ont en outre annoncé que l'avocat mandaté par leur association -qui regroupe plusieurs parties- s'apprête à déposer plainte dès demain, lundi 23 décembre 2019, auprès du Parquet de Casablanca. Le document, totalisant 86 pages, met en cause les pouvoirs publics, accusés de complicité, dans ce qu'ils ont nommé une "mafia de l'immobilier".
"La brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) s’est saisie de l’affaire en prenant en main l'enquête judiciaire", a déclaré à ce sujet cet avocat, Me Mohamed Mghari, lui-même victime de cette escroquerie à très grande échelle.
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Le préjudice subi, selon les victimes, s'élève à un total de 400 millions de dirhams. Parmi ceux-ci, figurent entre autres de nombreux Marocains résidant à l'étranger. Hommes et femmes, jeunes et vieux, tous réunis devant le Parlement ont scandé des slogans réclamant que "justice soit faite", contre "les escrocs et les criminels de l'immobilier".
Les larmes aux yeux, plusieurs personnes n'ont pas trouvé de mots assez durs pour condamner cette "mafia conduite par Mohamed El Ouardi", le "promoteur à l’origine du plus grand scandale dans l'histoire de l'immobilier au Maroc".
"Ces mafiosi veulent détruire le Maroc, ils veulent anéantir les efforts du pays sur le chemin du progrès", a martelé Aïcha, une sexagénaire établie en Belgique.
"J'ai tout perdu en versant 116.000 euros. Je souhaite être remboursée", a-t-elle expliqué.