Un chien retrouvé mort, baignant dans une mare de sang à El Jadida, des annonces d’abattage d'animaux à Rabat ou encore à Tit Mellil… Ce genre d'images se multiplie.
Il semble bien qu’une nouvelle campagne d'abattage des animaux errants ait été lancée depuis quelques temps, aux quatre coins du pays. Son objectif? Eradiquer les chiens et chats errants sous prétexte qu’ils sont porteurs de maladies. Lesquelles? L'information n'est précisée nulle part.
La mairie de Rabat confirme pour sa part les faits sans pour autant donner de détails. Toujours dans la capitale, au quartier El Menzeh, le syndic d’une résidence a placardé une annonce indiquant que «certains chats présentaient un comportement inquiétant que l'on peut qualifier de symptômes de la rage».
Par conséquent, le syndic déclare en avoir avisé les autorités et que ces dernières «prendraient toutes les précautions nécessaires» pour «protéger les citoyens». Toutefois, il n'est fait mention à aucun moment d'un avis d'une autorité médicale, tel que l'avis d'un vétérinaire.
Une décision qui indigne une habitante de la résidence. «Cela fait des années que j’habite dans le coin et je n’ai jamais vu le moindre signe de rage chez les animaux du quartier. Ce qu’il y a, c’est que c’est la période des chaleurs et les chats ont tendance devenir un peu agressifs, ce qui agace certains habitants… »
Sur les réseaux sociaux, les militants de la cause animale sont encore une fois montés au créneau pour dénoncer la violence de ces campagnes d'abattage. Ils n'ont eu de cesse de proposer des alternatives, moins cruelles, à l'instar de l'Association de défense des animaux et de la nature qui suggère des campagnes de vaccination et de stérilisation.
Ahmed Tazi, président de cette association, qualifie ce type d’opération d’«ignobles». «Nous avons toujours souligné que l’abattage des animaux errants était inutile et inefficace, car si ces derniers disparaissent, d’autres apparaissent. La solution la plus raisonnable serait de les vacciner et de les stériliser.»
Mais pour le moment, les propos de Ahmed Tazi restent lettre morte et les responsables continuent d’agir de façon barbare et inhumaine envers les animaux. Soulignons que ces opérations ne reposent pas sur des préconisations d'autorités médicales compétentes en la matière.