Leur « œuvre » est digne d’un scénario pour un passionnant téléfilm et leur palmarès en témoigne : près de 70 vols dans des villas de Kénitra pour dérober des bijoux d’une valeur totale estimée à près de 6 millions de dirhams. Mais leur aventure a tourné court et le couperet est tombé la semaine dernière quand la Cour d’appel de Kénitra a rendu son verdict. Pour les détails, comme le rapporte Al Massae dans sa livraison de ce lundi 2 février, le « cerveau » de la bande a été condamné à 12 ans de prison ferme. Lors de son audition, pendant un procès-fleuve, il a admis ne pas avoir perpétré les 70 vols comme on l’en accusait, mais « juste » 34. Les autres membres de cette bande, dont quatre femmes, ont écopé de peines allant de un an à 6 ans. D’ailleurs, cette sentence a été le lot d’un mineur, membre de cette dangereuse bande, tout comme sa soeur. Mais, en plus de devoir faire un assez long séjour derrière les barreaux, les personnes condamnées passeront à la caisse pour des amendes allant de 1000 à 2000 DH. Cela sans parler de l’obligation de restituer les bijoux dérobés et verser des dommages aux victimes. C’est ainsi que le principal accusé devra verser la coquette somme de 100.000 DH à chacune des cinq victimes de ses méfaits. Pour les autres les montants des dommages varient entre 30.000 DH et une somme identique à payer de façon solidaire.
Bijoutiers et receleursLes verdicts du juge Mostafa Doghmi, qui présidait la cour pendant ce procès, n’ont pas épargné des complices sans qui la bande de Kénitra n’aurait pas pu réaliser ses plans. Il s’agit de bijoutiers basés à Salé et Ksar El Kébir qui leur servaient de receleurs pour remettre l’or volé dans le circuit légal. Sans en préciser le nombre, Al Massae écrit que les bijoutiers en question ont écopé de peines de prison pour « participation et recel » d’objets volés dont la valeur a été estimée à près de 5 millions de dirhams.Cette bande sous les verrous, les riches de Kénitra pourraient-ils dormir plus tranquilles et ne rien craindre pour les bijoux de leurs femmes ou les luxueux bolides de leurs gosses ? Peu sûr dans cette ville où la criminalité défraie assez souvent la chronique, la propulsant au top des cités (comme Salé ou Tanger) où il vaut mieux toujours rester sur ses gardes.
