Symbole de la pollution dont souffre la métropole et préoccupation quotidienne des Casablancais, la décharge de Médiouna polarise toutes les critiques. Et il y a de quoi. Le quotidien arabophone Assabah réserve ainsi une page entière, dans son édition de ce mercredi 12 décembre, à “Zebalet Mirican” (La poubelle américaine).
Dans son reportage, le journal nous apprend que la décharge a dépassé les 55 mètres de hauteur. Une montagne d’ordures qui peut s’effondrer à n’importe quel moment et causer une véritable catastrophe.
Les odeurs nauséabondes et toxiques de Médiouna ont d'ailleurs vite envahi la petite ville de Bouskoura. Il faut dire que la décharge était là bien avant le golf de Bouskoura. Depuis 1986, les déchets s’y entassent de manière progressive.
Le quotidien casablancais nous apprend que les camions bennes des sociétés en charge de la collecte des ordures dans la capitale économique du pays mettent 1h20 à décharger leur cargaison, alors qu’il ne leur fallait pas plus de 10 minutes, il y a de cela à peine quelques mois. Ce qui prouve bien que la décharge est pleine et que les responsables doivent vite trouver un nouveau terrain pour y enfouir les déchets de la ville.
Justement, ce sont ces responsables qu’Assabah pointe du doigt. Selon des sources d’Ecomed, ancien gestionnaire délégué de la décharge de Médiouna, le contrat signé entre la société américaine et la commune de Casablanca, en 2008, stipulait que cette dernière devait mettre à la disposition d’Ecomed un terrain de 82 hectares pour en faire une nouvelle décharge. Or, ledit terrain s’est transformé, du jour au lendemain, en projet immobilier.
La société américaine s’est alors plainte au chef du gouvernement, ainsi qu’aux ministères de l’Intérieur, de l’Economie et des Affaires étrangères, via des courriers officiels. Suite à quoi la commune a trouvé un nouveau terrain, toujours à Médiouna, pour en faire une nouvelle décharge.
Mais, toujours selon le journal, les responsables de la ville ont cherché à se débarrasser d’Ecomed. Ainsi, ils ont infligé des pénalités à la société américaine, prétextant qu’elle n’avait pas rempli les modalités de son contrat.Pour leur part, les Américains accusent la ville de Casablanca d’avoir “arbitrairement” mis fin au contrat, tout en réclamant 750 millions de dirhams de réparation.
Medias24 a affirmé, hier 11 décembre 2018, que les deux parties avaient signé, vendredi dernier, un protocole d’accord pour la résiliation amiable du contrat conclu en 2008.