Décès de Zoulikha Nasri: ses amis et proches témoignent

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Le monde politique et associatif est sous le choc après l’annonce du décès de Zoulikha Nasri, conseillère du souverain. Le360 a recueilli les témoignages de personnalités qui l’ont côtoyée.

Le 16/12/2015 à 12h36

«Le Maroc a perdu une grande et assez particulière personnalité féminine qui a joué un grand rôle du fait qu’elle a été la première femme à accéder au poste de conseillère du roi», témoigne Nouzha Skalli, ancienne ministre et membre de la direction du PPS.

«Elle a beaucoup donné à ce pays en travaillant dans l’ombre. Elle a dédié sa vie au service du Maroc et des Marocains», ajoute Nouzha Skalli pour qui «Zoulikha a joué un rôle de premier plan aux côtés de Sa Majesté pour résoudre beaucoup de dossiers à caractère social et sociétal. Elle a accompagné l’élaboration de la Moudawana en 2003, dossier sur lequel elle a beaucoup travaillé. Je me rappelle toujours ses réunions avec la société civile et sa médiation pour débloquer beaucoup de situations».

«On dit souvent qu’on a perdu un homme d’Etat. Aujourd’hui, le Maroc a perdu une femme d’Etat d’exception», affirme de son côté le poète et militant Salah El Ouadie.

«Personnellement, j’ai eu l’occasion de la connaître de près. Mais ce qui m’a marqué est sa modestie même avec le poste qu’elle occupait», poursuit El Ouadie, également ancien membre de l’IER.

«Elle avait cette capacité de cerner les grandes problématiques, mais aussi le volet pratique des choses. Elle avait aussi beaucoup de rigueur dans sa méthodologie de travail, ses propos, son comportement et ses relations. Certains critiquaient en elle une certaine fermeté, mais je préfère qu’une femme d’Etat fasse preuve de cette fermeté », conclut Salah El Ouadie qui préside le Mouvement Damir.

La même consternation est ressentie dans les rangs des ONG après la disparition de l’unique femme conseillère du roi. «Elle a donné la preuve que la femme était capable de s’acquitter des mêmes missions que les hommes. Sa vie et sa carrière sont la meilleure réponse à un certain traditionalisme et à une certaine lecture des textes qui diminuent des capacités et de la place des femmes», nous déclare Aicha Echchenna, présidente de Solidarité féminine.

«Je n’ai pas encore eu le temps de me relever du choc de la perte de Fatéma Mernissi que me voilà sous un autre choc : la perte d’un autre poids lourd féminin», se désole Aicha Echchenna.

«Je l’ai connue, la première fois, quand elle était devenue Secrétaire d’Etat et elle était parmi les premières personnalités à s’être ouvertes sur la société civile et à avoir initié le dialogue avec les ONG. Ses relations étaient cordiales avec tout le monde et son décès est une grande perte pour le Maroc», conclut la présidente de Solidarité féminine.

Par Hafida Ouajmane
Le 16/12/2015 à 12h36