Décès à l’hôpital Hassan II d’Agadir: la justice entre en ligne

Entrée principale du Centre hospitalier universitaire Hassan II d'Agadir. 

Entrée principale du Centre hospitalier universitaire Hassan II d'Agadir.  . DR

Revue de presseLe ministère de la Santé a annoncé la fin de son enquête approfondie sur le décès de 8 femmes enceintes, survenu à l’hôpital Hassan II d’Agadir, avec la transmission officielle du dossier aux autorités judiciaires. Celles-ci se sont désormais pleinement saisies du dossier, et chaque élément sera examiné pour que justice soit rendue. Cet article, est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 07/10/2025 à 18h34

L’affaire des décès enregistrés à l’hôpital Hassan II d’Agadir a secoué l’opinion publique et relancé un débat crucial sur l’état du système de santé dans le Royaume. Dans son édition du mercredi 8 octobre, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia indique que, suite à la vague de protestations que ce drame a provoqué, le ministère de la Santé a pris l’affaire très au sérieux.

La tutelle a confirmé la clôture des investigations menées par son inspection générale et la remise du rapport final au parquet compétent. Le rapport de l’inspection générale a permis d’identifier les défaillances ayant contribué aux décès survenus, notamment la vétusté des équipements, le déficit de personnel et l’absence de maintenance depuis la création de l’établissement en 1967.

Les enquêtes judiciaires visent à établir clairement les responsabilités et à sanctionner les manquements graves. Plusieurs cadres de l’hôpital Hassan II ont été suspendus à titre préventif, afin de ne pas entraver la poursuite des procédures judiciaires. Les mesures administratives entendent corriger les carences structurelles et organisationnelles de l’hôpital.

«Les autorités judiciaires sont désormais pleinement saisies du dossier, et chaque élément sera examiné pour que justice soit rendue», a affirmé le ministre de la Santé, Amine Tehraoui. Il a également souligné que ce dossier constituait «un tournant dans la structuration du secteur, longtemps fragilisé par des infrastructures insuffisantes et un équipement médical limité».

Et d’ajouter que «le ministère avait alloué un budget sans précédent pour la réhabilitation des hôpitaux publics et leur dotation en équipements de pointe», affirmant ainsi que «la santé n’est plus à la marge des priorités nationales, mais au cœur de celles-ci».

Dans ce cadre, une opération de modernisation complète de l’hôpital Hassan II a été lancée, relate Al Ahdath Al Maghribia. Elle prévoit la rénovation des infrastructures, l’équipement des services vitaux avec des technologies médicales modernes, ainsi que le renforcement des ressources humaines par le recrutement de spécialistes en obstétrique, réanimation et chirurgie.

Ces mesures s’inscrivent dans un plan d’urgence visant à restaurer le fonctionnement normal de l’établissement et à garantir des services de santé sûrs et efficaces pour les citoyens.

Pour le quotidien, la crise d’Agadir illustre la nécessité d’un contrôle plus strict des établissements de santé, d’une amélioration des conditions de travail pour le personnel médical et d’un investissement accru dans le secteur. Les manifestations et rassemblements qui ont accompagné cette affaire ont exprimé un mécontentement profond mais responsable, signalant que le système de santé national doit évoluer pour répondre aux attentes des citoyens.

Les enquêtes en cours permettent de traduire devant la justice les responsabilités directes, mais elles servent également de levier pour stimuler une réforme structurelle de l’ensemble du système sanitaire marocain.

En vue, la construction d’un système de santé public plus juste, efficace et humain, capable de prévenir de telles tragédies à l’avenir et de restaurer la confiance des citoyens dans leurs institutions sanitaires.

Par La Rédaction
Le 07/10/2025 à 18h34