Une nouvelle polémique est née en France, où Decathlon avait annoncé hier vouloir mettre en vente dans ce pays son "hijab de running" déjà présent au Maroc, suivant en cela l’exemple d’autres marques, qui proposent depuis longtemps le même produit, à l'instar de Nike et H&M.
Après le tollé suscité par cette annonce, la marque a vite fait de faire marche arrière en France. "Nous prenons effectivement décision en toute responsabilité, en ce mardi soir, de ne pas commercialiser à l'heure qu'il est ce produit en France", a annoncé Xavier Rivoire, directeur de la communication de l'enseigne sportive, hier soir sur les ondes de RTL, cité par l'AFP.
Au Maroc, en revanche, ce couvre-tête, initié par Decathlon, avait suscité un vrai engouement, et était devenu un produit phare de l'enseigne française, figurant même en «tête de gondole» sur son site Internet local.
La page Facebook de Decathlon Maroc signalait d'ailleurs que ce produit, qui y figurait aussi en bonne place, était d'un «composant léger, pourvu de micro-trous, permettant l'évacuation de la chaleur pendant l'effort». S'il a été retiré depuis hier de sa page Facebook Maroc, le produit est, et restera commercialisé au Maroc, nous informe une source au sein de l'entreprise. Et il est vendu au prix de 79 dirhams.
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En France, le responsable de la communication de Decathlon a d'ailleurs indiqué au quotidien Le Figaro que la marque a développé ce produit pour sa clientèle marocaine.
Responsable du jogging chez Kalenji, la gamme de produits destinés au running de l'enseigne, Angélique Thibault, qui a conçu le "Hijab Kalenji", se disait "mue par la volonté que chaque femme puisse courir dans chaque quartier, dans chaque ville, dans chaque pays, indépendamment de son niveau sportif, de son état de forme, de sa morphologie, de son budget. Et indépendamment de sa culture".
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"L'intangible volonté de Decathlon, c'est justement de rendre le sport accessible à tous. Et cette émancipation par le mouvement, par la pratique de l'activité physique nous l'avons offerte à ces sportives marocaines", a ajouté de son côté Xavier Rivoire, toujours sur les ondes de RTL.
En France, un appel au boycott, qui a débuté sur les réseaux sociaux dès l’annonce du lancement de ce hijab, et le rejet catégorique de ce produit de la part de plusieurs collectifs féministes, en ont néanmoins eu raison.