Covid-19: exsangues, dans le flou, les crèches privées demandent l'aide urgente de l'État

Une salle vide, dans une crèche. 

Une salle vide, dans une crèche.  . DR

Fermées depuis le début du confinement, exsangues, les crèches veulent une entrevue avec le ministre de l'Economie et des finances, et réclament une exonération de leurs charges fiscales sur toute la période de l'état d'urgence sanitaire. Certaines ont rouvert, d'autres sont fermées. Un flou total.

Le 14/09/2020 à 15h04

Placées sous la tutelle du ministère de la Jeunesse et des sports, les crèches privées se disent au bord de la faillite et demandent une aide urgente de l'Etat ainsi que la réouverture des établissements, dont certains sont fermés depuis l'instauration de l'état d'urgence sanitaire, en mars dernier.

Dans un communiqué diffusé ce lundi 14 septembre, l'Association marocaine des crèches privées (AMCP) tire la sonnette d'alarme, car plusieurs établissements ont annoncé leur fermeture définitive et des dizaines d'autres se sont retrouvées dans une situation critique.

"L'AMCP demande aujourd'hui au ministère de tutelle, celui de la Jeunesse et des sports, de reconnaître officiellemet que les crèches privées sont impactées par la pandémie de Covid-19 et de débloquer au plus vite des aides d'urgence pour le maintien de l'emploi et de l'activité. L'Association demande la réouverture au plus vite de l'ensemble des crèches privées respectant les normes santaires", précise le communiqué.

Et dans une autre lettre, cette fois-ci envoyée au ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Benchaâboun, et dont Le360 a obtenu une copie, l'AMCP demande plus concrètement une intervention de l'Etat pour une exonération des charges fiscales (contributions à la CNSS, Impôt Général sur le Revenu) pour toute la période de l'état d'urgence sanitaire, soit "un crédit en trésorerie adéquat et adapté à nos établissements, un report des échéances de crédits et enfin une aide pour la préservation des salaires dans le cas d'une réouverture discontinue". 

Pas plus tard que le 1er septembre dernier, les crèches du Maroc avaient reçu l'autorisation de leur ministère de tutelle de rouvrir leur établissement le 8 septembre. Elles avaient reçu, pour cela, avec un cahier des charges bien précis.

Ce document signé par le ministère de tutelle, celui de la Jeunesse et des sports, précise qu’une commission sera chargée de veiller au bon respect des normes sanitaires.

Ainsi, selon la directrice d'une crèche de Rabat, "à Hay Riad, quartier de Rabat, les crèches ont été fermées par le moqaddem qui a jugé que cette commission devait passer préalablement à l’ouverture, mais rien n’est encore organisé. Par contre, à l’Agdal et Souissi [autres quartiers de la capitale], les crèches sont ouvertes, car elles dépendent d’un moqaddem différent". 

A vrai dire, c'est le flou, actuellement. Voici une semaine, lundi 7 septembre dernier, à 22h, des crèches ont reçu un appel téléphonique les informant finalement de leur non-réouverture le lendemain, mardi 8 septembre, malgré les instructions du ministère de tutelle.

Mais aucun document officiel n'est ensuite venu confirmer cette décision. Les crèches n’ayant pas reçu cet appel ont repris leur activité, y compris dans plusieurs quartiers de Casablanca -à Boukoura et à Dar Bouazza, alors même que la métropole est fortement impactée par la recrudescence du virus... Et ce, alors même qu'une interdiction touche l'ensemble des crèches privées de Casa, qui en compte pas moins d'une centaine. 

Par Qods Chabaa
Le 14/09/2020 à 15h04