La campagne de vaccination contre la Covid-19 a pris du retard. Et le mutisme du gouvernement alimente les supputations et suscite la polémique. Selon des membres du Comité national technique et scientifique consultatif de vaccination, le retard de la livraison des vaccins s'explique par le fait que la capacité de production à l’échelle mondiale ne pourra couvrir les besoins de la planète, à savoir dix milliards de doses pour aboutir à l’immunité collective. De plus, précisent-ils, les pays développés ont acquis presque toutes les doses des vaccins mis sur le marché. D’ailleurs, l’Amérique et l’Europe ont déjà acquis 800 millions de doses chacune. C’est pour cela que le Comité national technique et scientifique consultatif de vaccination a conseillé au gouvernement d’ouvrir de nouveaux canaux de négociation en vue d’acquérir le vaccin développé par le laboratoire Johnson & Johnson, dont les tests cliniques seront au point en février 2021, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mardi 19 janvier. D'autant que la logistique nécessaire à son utilisation est déjà disponible au Maroc. Ce qui ne nécessitera pas de nouveaux investissements pour son stockage et sa distribution à l’échelle nationale.
La recommandation du Comité national technique et scientifique consultatif de vaccination concerne également le vaccin Moderna. L’acquisition de ce dernier permettra d’épargner la chaîne logistique du froid à -20°C. Cela consolidera l’arsenal du Maroc dans le domaine, a souligné le professeur Azeddine Ibrahimi, membre du Comité national technique et scientifique consultatif de vaccination. Ces propositions, soulignent les sources du quotidien, seraient faites en temps additionnel, mais l’approche reste plus fructueuse que celle d’acquérir des vaccins dont l’efficacité serait moins de 50%. D’ailleurs, affirme le professeur Azeddine Ibrahimi, tous les vaccins qui seront acquis par le Maroc seront conformes aux normes imposées par l’Organisation mondiale de la santé. S’agissant du vaccin de Sinopharm, le professeur Azeddine Ibrahimi a précisé que ce Laboratoire a formulé une demande qui est aujourd’hui à l’étude par la Commission nationale consultative de l'évaluation des vaccins pour l'autorisation d'urgence. Et d’ajouter que les membres de la Commission sont en train d'évaluer les documents mis à leur disposition par le ministère de la Santé. Quant au vaccin AstraZeneca, les sources du quotidien rappellent que c’est la première fois que le Maroc accorde une autorisation d’utilisation d’urgence de ce vaccin pour une durée de douze mois. Dès livraison, la campagne démarrera, puisque tous les dispositifs sont mis en place, assure le professeur Azeddine Ibrahimi.