Construction d'une mosquée à Taza: quand le député se trompe de qibla

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Revue de presseKiosque360. Un rapport de l’IGAT relève plusieurs infractions au code de l’urbanisme commises par un entrepreneur local, également député du PAM. Le président du conseil communal, un parlementaire du PJD, ferme l’œil sur les écarts de son collègue.

Le 06/03/2019 à 20h52

Cela s’est passé à Taza. Un parlementaire du PAM, Abdelouahed El Massaoudi, a construit une mosquée orientée du mauvais côté, dans le cadre d’un programme immobilier. Un autre député, Jamal Massaoudi, qui est, lui, du PJD et également président de la commune urbaine de Taza, le couvre. D’après le quotidien Al Akhbar, qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 7 mars, le manège a été découvert suite à une mission d’inspection menée par l’Inspection générale de l’Administration territoriale (IGAT).

Le rapport de cette mission reproche d’ailleurs au député PJD et maire de la ville d'avoir non seulement fermé l’œil sur plusieurs infractions au code de l’urbanisme, mais aussi de les avoir autorisées. C’est d’ailleurs le cas de cette mosquée dont les travaux de construction ont démarré en avril 2016. Malgré le fait que le projet n’avait pas été autorisé, le président et les services de la commune n’ont rien fait pour arrêter les travaux, relève le journal. Et même l’orientation non conforme de la mosquée ne semble avoir alerté aucun des responsables. 

Pourtant, note le journal, citant les conclusions du rapport de la mission de l’IGAT, un membre de la commune avait bien assisté, en mai 2016, à une réunion d’une commission provinciale qui avait relevé cette infraction et conseillé de suspendre les travaux de construction de la mosquée. Et ce, en attendant d’élaborer une approche architecturale globale de ce projet immobilier. Pire encore, poursuit le journal, au lieu d’ordonner l’arrêt des travaux, la commune a tenté de fournir une dérogation au promoteur.

C’est ainsi que, lors d’une commission spéciale chargé de statuer sur les demandes de construction de lieux de culte, prévue par la loi 29-04 et réunie le 10 juin 2016, le représentant de la commune a donné son avis favorable à la construction de la mosquée, sous réserve de respecter les plans et les études techniques. Or, il s’agissait d’une infraction à l’urbanisme devant être sanctionnée et non d'une banale situation nécessitant une simple régularisation, précise le journal. 

Par ailleurs, relève encore le quotidien, dans le même rapport, le parlementaire islamiste a délivré à son confrère du PAM, qui est par la même occasion président du conseil provincial de Taza, une autorisation de construction d’un complexe immobilier, en date du 23 février 2018. Pourtant, souligne Al Akhbar, il se trouve que le parlementaire promoteur a fait fi des lois de l’urbanisme qu’il est censé, en tant que législateur, être le premier à respecter. Il avait, en effet, démarré les travaux d’aménagement du site de ce complexe avant même d’avoir obtenu l’autorisation de la commune. Ce que le rapport de l’IGAT considère comme une violation des lois de l’urbanisme.

Par Amyne Asmlal
Le 06/03/2019 à 20h52