Le ministre de l’Intérieur a lié la situation catastrophique dans laquelle se trouvent les abattoirs communaux aux difficultés qui entravent leur mise à niveau. Abdelouafi Laftit a souligné que la plupart de ces abattoirs sont dans un état déplorable et que seuls 8 sur les 800 existants sont agréés. En réponse à une question à la Chambre des Conseillers, Laftit a reconnu l’échec du plan «Maroc vert» à remédier à cette situation. «Nous avions un programme approuvé en 2014 pour la réhabilitation des abattoirs mais, malheureusement, nous avons échoué dans cette entreprise», a-t-il déclaré.
Le ministre a pris comme exemple l’expérience de la ville d’El Jadida, en énumérant les contraintes auxquelles sont confrontés les responsables: «A El Jadida nous avons essayé de réhabiliter les abattoirs, mais nous avons rencontré des problèmes avec les bouchers. Nous avons pu, non sans grandes difficultés, résoudre quelques problèmes car il existe des gens qui n’acceptent pas la fermeture des abattoirs, bien que nous ayons compensé le manque à gagner de la commune en matière de recettes. Nous continuons à travailler pour trouver la manière idéale d’améliorer ces équipements communaux». Le ministre de l’Intérieur a en outre évoqué les difficultés inhérentes aux traditions de consommation des Marocains. Les citoyens, dit-il, aiment voir la viande abattue et suspendue chez les bouchers: «Nous n’y pouvons rien. Aussi, les autorités publiques, les collectivités locales, l’ONSSA et le ministère de l’agriculture doivent-ils s’entraider pour améliorer la qualité de ces abattoirs».
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du jeudi 31 octobre, que Laftit a tenu à préciser que l’état vétuste et délabré des abattoirs ne signifie pas que la santé des Marocains est en danger. Car, ajoute-il, les abattoirs sont soumis à un contrôle des vétérinaires et des médecins de l’ONSSA. C’est dire, précise le ministre, que «la problématique réside dans les infrastructures des abattoirs et non dans le contrôle qui s’effectue selon les normes en vigueur».
Abordant le sujet de l’abattage clandestin, Laftit a émis des réserves sur les chiffres avancés (45%), notant que l’on ne peut faire le décompte de quelque chose que l’on ne voit pas. Il est vrai, souligne le ministre, que l’abattage clandestin pose un grand problème, d’autant que les gens en raffolent. «Nous ne refusons pas de procéder au réaménagement des abattoirs, mais il est nécessaire que les présidents des communes et les bouchers coopèrent avec nous car il est honteux que ces établissements demeurent dans cet état pour le moins catastrophique», a-t-il conclu.