Condamné pour terrorisme, il quitte la prison pour y retourner en tant que faussaire

Faux colonel, vrai escroc. 

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Revue de presseKiosque360. Un repris de justice, anciennement condamné dans une affaire de terrorisme, est à nouveau en prison. Mais cette fois-ci pour une affaire d’usage de faux sceaux de l’Etat dans une fausse transaction immobilière.

Le 07/08/2020 à 07h26

Dans son édition du vendredi 7 août, le quotidien Assabah rapporte qu’un ancien détenu pour terrorisme vient d’être rattrapé par la justice dans une nouvelle affaire. Il s’agit cette fois-ci de l’établissement d’une fausse procuration de vente, en vue de mettre la main, puis de vendre, un bien immobilier sis à El Jadida et appartenant à son frère, actuellement emprisonné en Belgique.

Selon Assabah, l’ex-prisonnier terroriste a établi une procuration sur laquelle il a imité les sceaux du consulat marocain en Belgique, mais aussi la signature du consul (A. L) lui-même. Avec cette fausse procuration, il a réussi à passer par les mailles du service chargé de la légalisation des documents au ministère des Affaires étrangères à Rabat, qui lui a validé ladite procuration.

Mais c’est un avocat de Rabat, concerné par la procédure de vente dudit bien immobilier, qui a vite découvert le pot aux roses, après avoir demandé à un juge d'authentifier les signatures et sceaux qui figurent sur la fausse procuration de vente, surtout qu’il s’agit d’un bien immobilier appartenant à un prisonnier se trouvant en Europe. Finalement, selon Assabah, le ministère des Affaires étrangères a répondu au juge, en affirmant que les sceaux du consulat, mais aussi la signature et le numéro d’ordre figurant sur la procuration de vente étaient des faux, assurant par ailleurs que la légalisation dudit document par ses services à Rabat a été accordée par inadvertance.

Le juge d’instruction près la 3e chambre de la Cour d’appel de Rabat a donc ordonné, la semaine dernière, le dépôt de l’ex-terroriste et nouveau faussaire à la prison d’El Arjat 2 à Salé, après la garde à vue de rigueur, prolongée de 72 heures pour les besoins de l’enquête. Un notaire, sis à El Jadida où se trouve le bien immobilier objet de la fausse procuration, a été lui aussi poursuivi dans cette affaire, ajoute Assabah, qui met l’accent sur la gravité des faits reprochés aux deux complices, à savoir la falsification des sceaux de l’Etat.

Par Ismail El Fassi
Le 07/08/2020 à 07h26