Le ministre de la Santé, Anas Doukkali, n’a pas réussi à calmer les ardeurs des gynécologues, des cliniques privées et de la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS), nous apprend le quotidien arabophone Assabah dans sa livraison de ce jeudi 25 avril.
Depuis l’annonce faite par la caisse, spécifiant que toute césarienne non médicalement justifiée sera payée sur la base du forfait de l'accouchement par voie basse, les médecins sont fous de rage.
Ces derniers avaient répondu à la CNOPS via un communiqué conjoint de l’Association nationale des cliniques privées (ANCP), le syndicat national des médecins du secteur libéral (SNMSL), le Syndicat national de médecine générale (SNMG), le Collège syndical national des médecins spécialistes privés au Maroc (CSNMP), le Collège syndical national des médecins généralistes libéraux (CSNMGL), accusant la CNOPS de s’immiscer dans leur domaine: “Parler de césarienne de convenance est une pure ingérence dans la compétence des médecins et une insulte à leur intégrité scientifique”.
Ils ont contacté le directeur général de l’Agence nationale de l’assurance maladie (Anam), et l’ont invité à intervenir auprès du directeur du CNOPS pour qu’il annule “purement et simplement, la note en question qui comporte l’appellation césarienne de convenance”.
Les gynécologues ont également déclaré que “pour des raisons indépendantes de leur volonté, ils sont contraints de ne plus accepter les prises en charges de la CNOPS”, appellant les patientes à régler directement les frais à la clinique puis à réclamer le remboursement à la CNOPS.
Assabah nous révèle que malgré la réunion avec le ministère de tutelle, chaque partie est restée sur ses positions. La CNOPS via son porte-parole, Aziz Kharssi, a expliqué au journal que “la solution pour sortir de cette impasse passe par le respect des prorogatives de chaque institution. Donc, la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale n’annulera pas sa décision et a tous les droits de contrôler les interventions médicales”.
Pour sa part, Badreddine Dassouli, président du Syndicat national des médecins du secteur libéral a avoué que “les gynécologues et cliniques privées n’ont annulé leur décision qu’après le retour en arrière de la CNOPS. Et que désormais, si la caisse veut contrôler les opérations médicales, elle devra passer par l’Anam”.
De son côté, le ministère a explique que suite à un accord “les parties seront obligées de se référer à l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM) en tant qu’organe légalement habilité à trancher et à arbitrer les différends et à respecter les conclusions de cet arbitrage conformément aux exigences légales et réglementaires en vigueur”.