La commune de Nouaceur s’apprête à lancer un projet d’envergure visant la réhabilitation du cimetière Errahma, l’un des plus grands et des plus fréquentés de Casablanca et de sa périphérie. L’opération mobilisera un budget estimé à 40 millions de dirhams, indique le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce jeudi 16 octobre. Ce chantier intervient après des années de plaintes concernant les difficultés d’accès et de circulation au sein du cimetière, particulièrement lors des enterrements et des visites.
Selon les données validées par le Conseil communal de Nouaceur, 22,7 millions de dirhams seront alloués à la réhabilitation des allées, à l’ouverture de nouvelles voies internes, à la construction de trottoirs et à l’installation d’un éclairage public moderne. L’objectif est d’améliorer les conditions de déplacement et faciliter les cérémonies funéraires.
Le programme prévoit également l’installation de caméras de surveillance à l’intérieur et aux abords du cimetière, afin d’assurer la sécurité des visiteurs et de dissuader toute forme de nuisance. Cette mesure répond aux inquiétudes récurrentes liées à la présence de sans-abris occupant parfois les lieux et causant des désagréments, notamment les vendredis et lors des pics de fréquentation.
Par ailleurs, 20 millions de dirhams supplémentaires seront consacrés à la digitalisation de l’administration en charge du cimetière. Ce volet comprend la mise en place d’un système de gestion informatisé et d’un réseau de contrôle intelligent pour une meilleure traçabilité et efficacité des services administratifs.
Cette initiative marque un tournant majeur dans la gestion des grands cimetières urbains, souligne Al Ahdath Al Maghribia. Elle vise à moderniser un service public longtemps négligé, à améliorer l’expérience des familles endeuillées et à redonner au lieu une image plus digne et respectueuse. Les autorités espèrent ainsi réduire les souffrances logistiques des familles lors des inhumations et offrir un espace plus sûr et plus ordonné aux visiteurs.
Le cimetière Errahma, qui s’étend sur une vaste superficie, est considéré comme un site sensible dans la métropole économique. Les citoyens dénonçaient depuis des années l’absence de surveillance, les actes de vol et les incivilités. La réhabilitation annoncée est donc perçue comme une réponse attendue de longue date pour restaurer la sérénité des lieux et honorer la mémoire des défunts.
En parallèle, Casablanca s’est dotée d’un nouveau cimetière baptisé Al Ihsan, d’une superficie de 100 hectares, situé dans la zone de Sidi Hajjaj. Ce terrain, offert par un bienfaiteur au ministère des Habous et des Affaires islamiques, a été attribué à la commune de Casablanca pour en assurer la gestion. Les autorités locales assurent que les tarifs d’inhumation resteront inchangés.
Ce nouveau site vise à répondre à la pénurie d’espaces funéraires dans la région, alors que les cimetières Al-Ghufrane et Ar-Rahma atteignent leurs limites de capacité, avec près de 100 inhumations par jour. Pour garantir une gestion optimale, une convention de partenariat a été signée pour la création du groupement intercommunal At-Taâdoud, chargé de l’administration, de la sécurité et de la propreté du nouveau cimetière.
Avec la réhabilitation d’Errahma et la mise en service d’Al Ihsan, Casablanca amorce une nouvelle ère de gestion des espaces funéraires, conciliant respect, modernité et efficacité administrative. Ce projet illustre une volonté politique claire de replacer la dignité humaine au cœur des politiques publiques locales, même au-delà de la vie.





