Cela fait deux mois que l’unité des soins ophtalmologiques relevant du CHU Ibn Rochd de Casablanca est à l’arrêt. Et, à ce jour, la direction du CHU n’est toujours pas arrivée à la remettre en service faute de fonds, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son numéro du jeudi 3 février. Les responsables du CHU n’ont tout simplement pas les moyens financiers pour réparer et remettre en marche les appareils et les dispositifs dont dépend le fonctionnement de cette unité.
En conséquence, selon les estimations du journal, durant les deux derniers mois, ce sont près d’un millier de patients, venus de la ville de Casablanca et des villes avoisinantes pour des opérations ou des consultations, qui n’ont pas pu avoir accès aux soins. Ils sont retournés chez eux bredouilles, avec, pour beaucoup, le risque de voir s’aggraver leur cas. La cause de cette situation: tous les appareils dont dispose ce service, que ce soit les appareils de diagnostic ou ceux des blocs opératoires, sont hors service. Certains appareils également nécessaires au fonctionnement de ce service sont carrément inexistants, ajoute le quotidien.
Avec le temps, et devant l’incapacité de la direction du CHU d’en assurer l’entretien, ces appareils seront bientôt considérés comme du matériel réformé. Bien sûr, au vu de la situation actuelle, la direction de l’hôpital ne sera certainement pas capable de le remplacer. Le pire, estime le quotidien, c'est que même quand cette unité fonctionnait encore, ses responsables n’avaient pas d’autre alternative que de louer certains appareils coûteux chez des opérateurs privés pour pouvoir réaliser des interventions chirurgicales de pointe.
Dans cette situation, que deviennent les patients qui accourent vers ce service? D’après Al Ahdath Al Maghribia qui cite une source du CHU, on se contente de repousser à chaque fois la date de leur rendez-vous. Même les interventions les plus banales ne peuvent plus y être effectuées. Ceux qui ont besoin d’interventions plus lourdes, sur la rétine notamment, risquent de perdre la vue, observe la même source.
Bien sûr, note le quotidien, les syndicats de la Santé ont à plusieurs reprises protesté contre cette situation. Leur dernière initiative a été de saisir par écrit, le 28 janvier, la direction régionale de la santé. Mais, conclut le quotidien, au stade où en sont les choses actuellement et alors que le ministère est occupé par la situation sanitaire résultant de la pandémie du covid-19, il ne reste plus à la direction du CHU que de s’en remettre aux bienfaiteurs pour l’aider à mobiliser les fonds en vue de renouveler les appareils et les dispositifs de cette unité.