Casablanca: des caméras découvertes dans les toilettes des femmes au sein de la direction régionale du ministère de l’Habitat

Des caméras ont été découvertes dans les toilettes des femmes au sein de la direction régionale du ministère de l’Habitat à Casablanca.. DR

Revue de presseUne violation grave de l’intimité et des lois sur la protection des données personnelles a été dénoncée au sein de l’administration régionale du ministère de l’Habitat à Casablanca. Des fonctionnaires y ont découvert des caméras de surveillance installées dans des toilettes pour femmes et des lieux privés. Cet article est une revue de presse tirée d’Assabah.

Le 14/10/2025 à 20h32

Selon des révélations faites par des fonctionnaires de l’administration régionale du ministère de l’Habitat à Casablanca, des caméras ont été illicitement installées à l’intérieur des sanitaires réservés aux femmes. «Dans un document officiel, la Fédération nationale de l’Habitat de la région de Casablanca-Settat a alerté les autorités sur ces pratiques, qualifiant cet acte de criminel», rapporte Assabah dans son édition du mercredi 15 octobre. Il est dénoncé comme une atteinte flagrante à l’inviolabilité du corps humain et au droit fondamental à la vie privée.

Les agents se disent consternés par l’ampleur de ce système de surveillance, qui ne se limite pas aux seuls sanitaires. Ils ont également relevé la présence de nombreuses autres caméras, dirigées vers la salle de réunion et trois couloirs, le tout connecté au téléphone portable d’un responsable. Cette configuration échappe totalement au cadre légal de surveillance et bafoue les principes essentiels relatifs à la protection des données personnelles. Pour preuve, la mention légale apposée a posteriori ne comporterait aucun numéro de série réglementaire, constituant une infraction manifeste.

La Fédération a invoqué l’article 24 de la Constitution, qui garantit à chaque citoyen le droit à la protection de sa vie privée. Elle souligne également que ces agissements violent la loi n° 09-08 sur la protection des données personnelles, enfreignant les principes de légitimité et de proportionnalité. «La collecte d’images vidéo dans des toilettes ne saurait, en effet, être justifiée par un objectif légitime de sécurité et s’apparente à une exploitation illicite de données sensibles», relaie Assabah.

En conséquence, la Fédération a exigé du ministère de tutelle une intervention urgente pour procéder au démantèlement immédiat de toutes les caméras qui portent atteinte à l’intimité et aux libertés individuelles des fonctionnaires. Cette demande vise plus précisément les dispositifs situés dans des espaces non dédiés à la sécurité publique, notamment en vis-à-vis des sanitaires et dans les couloirs internes, et ce dans le strict respect de la législation en vigueur.

Par La Rédaction
Le 14/10/2025 à 20h32