La justice déclare la guerre aux barons de la drogue et s’attaque aux biens grâce auxquels ils blanchissent de l’argent. Dans son édition du vendredi 3 mai, Al Massae rapporte, à ce propos, que la justice vient d’ouvrir le dossier du blanchiment d’argent opéré par des barons de la drogue connus dans le nord du royaume, et particulièrement à Tanger. Elle a ainsi ordonné la saisie de plusieurs biens immobiliers, dont du foncier et des commerces, des voitures et autres biens de valeur dont se servaient les personnes incriminées pour blanchir leurs revenus issus du trafic de drogue. En tout, rapporte le journal, on parle de biens d’une valeur globale dépassant les 50 millions de dirhams, concernés par cette vaste opération de saisies que la défense des accusés considère pourtant comme ne leur appartenant pas. En effet, la quasi-majorité de ces biens est, officiellement, la propriété des descendants ou des membres de la famille de six barons connus pour appartenir à deux réseaux différents de trafiquants. Ils ont cependant été acquis dans un laps de temps assez réduit ne dépassant pas les quatre ans, ce qui laisse soupçonner que leur achat a bien été opéré dans le cadre d’opérations de blanchiment d’argent.
Pour ce qui est des biens concernés par ces saisies ordonnées par la Justice, le quotidien précise qu’il s’agit d’une villa côtière «très haut de gamme», de six cafés, deux restaurants, ainsi que plusieurs autres biens immobiliers situés dans le centre ville de Tanger. La même source ajoute que le choix des biens saisis s’est fait sur la base des conclusions d’une enquête judiciaire menée ces derniers mois et qui a révélé, entre autres, que ces biens avaient tous été acquis dans le même laps de temps. Le journal précise aussi qu’il ne s’agit là que d’une première bataille dans la guerre que mène actuellement le parquet, dans les villes du nord, contre les réseaux de trafic de drogue, les attaquant là où cela fait le plus mal: les biens avec lesquels ils blanchissent l’argent sale. Dans le même cadre, il enchaîne les arrestations et les inculpations. Preuve en est la condamnation récente de pas moins de six barons de la drogue à de lourdes peines comprises entre 15 et 17 ans.