Le Conseil de la Ville de Casablanca et le conseil d’arrondissement du Maârif promettent, de façon imminente, une réhabilitation d’envergure du marché de Derb Ghallef, après avoir annoncé avoir définitivement abandonné la piste de son déménagement.
Selon Jeune Afrique, ce «lieu emblématique de high tech, et de l’informel, de la capitale, où le prix d’achat d’un local de 20 mètres carrés dépasse aujourd’hui le million de dirhams, et dont le chiffre d’affaires annuel dépasserait les 100 millions de dirhams, s’apprête ainsi à se métamorphoser».
Ce nouveau projet de réhabilitation entend mettre fin à l’anarchie qui caractérise ce marché, explique le mensuel qui rappelle qu’il a été question, un temps, de déplacer le marché avec ses commerçants.
Cette piste a entre-temps été abandonnée, a affirmé, interrogé par le mensuel, le président du conseil d’arrondissement de Maârif, Abdessadek Morchid, qui veut garder le marché et ses commerçants sur place, «et préserver son cachet».
«Nous n’avons pas besoin d’un énième mall. C’est la dimension de marché aux puces de la Joutia qui fait sa renommée mondiale et son originalité. Nous avons réussi à convaincre l’agence urbaine, le Conseil de la Ville et la préfecture des arrondissements d’Anfa de l’importance de maintenir le marché là où il est et de le réhabiliter selon les normes en vigueur», a-t-il expliqué à Jeune Afrique.
Au cœur de la proposition soutenue par l’arrondissement et présentée au Conseil de la ville de Casablanca, il y aura, «en plus de la création de commerces aux normes, la construction d’une mosquée, d’un espace dédié aux métiers manuels et artisanaux (plomberie, menuiserie, notamment), d’un parking souterrain, ainsi que d’un jardin municipal».
«Il s’agit pour le moment d’une ébauche, qui devra être étudiée et amendée», écrit Jeune Afrique.
Également à l’ordre du jour du Conseil de la ville de Casablanca, précise Jeune Afrique, «un point concernant l’acquisition du terrain, qui est toujours une propriété privée. Le plan d’aménagement de Maârif, en discussion et incluant le projet de réhabilitation de Derb Ghallef, sera voté à la fin de l’année».
Selon le mensuel, «dès lors, si les négociations en vue de l’acquisition du terrain par la Ville ne mènent à rien, une expropriation pourrait être adoptée, dans la foulée du plan d’aménagement. Les héritiers n’auront alors d’autre choix que de céder leur terrain».
Pour cela, indique Jeune Afrique, «il faut que le projet soit considéré d’utilité publique. En tout cas, que ce soit l’acquisition ou l’expropriation, c’est une procédure avec contrepartie financière. Actuellement, les propriétaires ne bénéficient de rien. Ils voient leur terrain squatté par les commerçants».