Baraka préconise l'octroi du Ramed aux professionnelles du sexe

Brahim Taougar/360

Revue de presseKiosque360. Le Conseil économique et social publie un rapport choc sur l'état de la santé au Maroc.

Le 09/12/2013 à 20h42

Le secteur de la santé va mal. C’est le constat fait par le Conseil économique, social et environnemental (CESE), dans son rapport sur "Les soins de santé de base", rendu public lundi 9 décembre. Les résultats de cette étude occupent les Unes des quotidiens à paraître ce mardi. Sous le titre "Baraka recommande au gouvernement d'annuler le mariage des mineurs et d'octoyer la carte Ramed au aux professionnelles du sexe", Akhbar Al Yaoum, parle d'un rapport choc.

L’étude révèle la dégradation de la santé des mères et des enfants. "Les risques de mort d’un nouveau né d’une mère adolescente sont plus de 50%", alerte Hakima Himmich, membre du CESE, citée par Akhbar Al Yaoum. Autre chiffre alarmant: 50.000 adolescentes ont donné naissance à un enfant en 2012. Face à cette situation préoccupante, le CESE recommande au gouvernement la suppression de l’article 20 de la Moudawana qui donne plein pouvoir au juge de famille d’autoriser le mariage des mineurs. Dans un autre registre, le Conseil qualifie la gestion du Ramed (Régime d'assistance médicale) d’inefficace. Ce régime, destiné aux plus pauvres, poursuit le quotidien arabophone, ne bénéficie pas à certaines catégories sociales notamment les SDF (sans domicile fixe) et les professionnelles du sexe.

Le secteur dans 'l'impasse"

Al Khabar revient sur les dysfonctionnements du secteur de la santé liés entre autres au manque du personnel soignant. Et de noter que 143 centres de santé sont fermés faute de compétences médicales. Pour Assabah, "le secteur de la santé est dans l’impasse". "Les principales causes sont la faible capacité de formation de médecins et d’infirmiers, l’insuffisance de postes budgétaires, l’émigration de médecins et d’infirmiers, notamment vers l’Europe", explique le journal arabophone. Concernant le secteur privé, le CESE note "une constante progression". "Il regroupe près de la moitié des médecins, 90% des pharmaciens et des chirurgiens-dentistes et près de 10% des paramédicaux, mais se concentre quasi-exclusivement dans les villes", fait savoir Assabah.

Cette étude du CESE sur le secteur la santé au Maroc donne froid dans le dos. Sa publication intervient dans un contexte critique pour le gouvernement Benkirane. L'Exécutif fait l'objet de vives critiques à propos de ses mesures impopulaires et de son manque de vision en ce quo concerne la gestion des chantiers sociaux. Le ministre de tutelle, Houssein El Ouardi, se cache derrière la faiblesse des budgets et le lobbying de certains acteurs de la santé pour justifier la lenteur du processsus de la réforme. On le sait, la réforme de la santé n'est pas facile, elle nécessite du courage politique. Il ne faut pas compter sur un ministre pour mener la refonte de ce secteur vital. C'est l'affaire de tout un gouvernement. Et c'est là où le bas blesse. La santé ne figure pas dans les priorités de l'Exécutif. On se demande où est passé le fameux projet de la charte de la santé annoncé en grande pompe lors des dernières assises du secteur.

Par Khadija Skalli
Le 09/12/2013 à 20h42