(Vidéo: Bouthaïna Azami et Khadija Sabbar)
Ba Ahmed vit dans la rue, dort sous un arbre. Agé, souffrant d'un diabète non soigné et atteint d'une grangrène qui lui ronge, lui déchiquette le pied gauche et a déjà dépassé la cheville, il a été refoulé des hôpitaux publics pour ne pas avoir de carte d'identité. Un scandale. Dans le témoignage qu'il nous a livré, il manifeste son désespoir; "C'est une honte, une honte, je ne suis pas un criminel."
Le médecin à qui il s'est adressé n'a trouvé mieux que de lui fournir une copieuse ordonnance en lui demandant de ne revenir le voir qu'une fois achetés tous les médicaments. Mais Ba Ahmed n'a pas un dirham en poche, espérait juste des pansements pour protéger son pied, ce qui lui a été refusé avec mépris.
Les images parlent d'elles -mêmes. Comment peut-on refuser de soigner un homme en danger, sans aucun moyen, livré à lui-même?
Et le cas de Ba Ahmed, que nous suivrons de près, n'est pas un cas isolé.
Tant que l'éducation et la santé ne sont pas garanties, la démocratie reste un concept creux. Les citoyens paient des impôts pour que ces droits soient assurés.
Cette nuit, Ba Ahmad a dormi au chaud et mangé à sa faim. Il sera, en principe, conduit ce lundi au CHU de Casablanca pour une nouvelle tentative d'hospitalisation. Au cas où cette tentative échouerait, un appel à la solidarité sera lancé.