Un joli coup de filet de la police marocaine a permis l'arrestation de six nouveaux djihadistes liés à l'organisation "Etat islamique" en Syrie et en Irak, a annoncé, vendredi, le ministère de l'Intérieur. Deux d'entre eux ont été interpellés, alors qu'ils s'apprêtaient à quitter le Maroc pour rejoindre les camps de cette organisation terroriste. Il s'agit de la plus importante arrestation survenue après la mise en place d'un vaste dispositif de sécurité par les autorités suite aux menaces d'actes terroristes lancées contre le Maroc depuis l'Irak et la Libye. Au total, ils sont huit djihaditses mis hors état de nuire après le démantèlement, le 14 août, d'une première cellule agissant notamment à Fès.
Selon le ministère de l'Intérieur, les deux hommes appartenant à la deuxième cellule étaient sur le point de quitter le Maroc après avoir mis au point un projet de formation militaire au sein de l'Etat islamique. Les deux mis en cause voulaient transférer leur expérience au Maroc selon les plans préétablis par cette organisation terroriste, dont la stratégie est d'élargir le champ de ses actions hors de la Syrie et de l'Irak. "Les investigations ont confirmé que l'un des six individus arrêtés était en relation étroite avec un "réseau criminel opérant à Fès et démantelé le 14 août". Cette cellule "était dirigée par un ancien détenu dans le cadre de la loi antiterroriste", est-il ajouté. Les huit mis en cause seront déférés prochainement devant un procureur du tribunal antiterroriste de Rabat sous la supervision du parquet général de cette ville.
A rappler que l'enquête concernant la cellule terroriste démantelée à Fès accable principalement Mohamed Jalal Aznadan et Mohamed Ettaounaty. Cette filière, selon des informations obtenues par Le360, avait diligenté et supervisé depuis Tétouan, Fnideq et Fès une opération de recrutement et de transfert d'une trentaine combattants pour le compte de l'Etat islamique. Dans le cadre de cette affaire, toujours selon des sources proches du dossier, "Mohamed Jalal Aznadan avait établi en 2013, une relation avec Omar El Harchi un Espagnol d'origine marocaine, ce dernier aurait financé à lui seul le voyage de pas moins de 20 candidats au jihad dans des zones de conflit". Cette cellule avait aussi des ramifications en Espagne où deux Marocains, un Argentin et un Iranien, d'origine espagnole avaient renforcé ses rangs. Cette cellule était dirigée par Lahsen Ikassrien, un ex détenu de Guantanamo, et un certain Omar El Harchi, celui-ci étant toujours recherché par Interpol, alors que le premier a été arrêté dernièrement en Espagne.