Les combattants marocains en Syrie sont une bombe à retardement que les services sécuritaires prennent très au sérieux. Une cellule terroriste dont les membres recrutent et envoient des combattants marocains en Syrie a été démantelée, ce samedi, par la Brigade nationale de la police judiciaire, en étroite collaboration avec la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST). Cette cellule, active dans plusieurs villes marocaines, recrutait et acheminait des candidats marocains pour combattre en Syrie. "La cellule en question se compose de 17 membres qui faisaient office de rabatteurs et opéraient dans les villes de Casablanca, Nador, Larache, El Hoceima, Sidi Slimane, Tanger, Kénitra, Fnideq, Meknes, El Hajeb et Ouezzane", confie à Le360 une source proche dossier. Notre source ajoute que les rabatteurs avaient pour mission de repérer et d’endoctriner les candidats au Jihad en Syrie.Domiciliées à Salé, les têtes pensantes de cette filière collectent l’argent de donateurs "dont certains ont vendu des biens immobiliers" pour financer le transport des candidats embrigadés jusqu’en Syrie. Les acteurs de la filière démantelée bénéficient de l’aide de cellules terroristes proches d’Al Qaida. L’itinéraire et le convoyage sont déterminés grâce à la complicité de cellules terroristes, dont "Harakat Cham Al Islam" à la tête de laquelle se trouvait Brahim Benchekroun, un jihadiste marocain abattu par l’armée syrienne le 3 avril à Latakia. D’autres organisations terroristes comme "Jabhat Annosra" et "L’Etat islamique en Irak et au levant" apportent aussi un soutien logistique à la filière marocaine démantelée.Une fois en Syrie, les recrues marocaines sont formées dans des camps militaires au maniement des armes et des explosifs. Ces dernières semaines, plusieurs jihadistes marocains sont tombés en Syrie. Leur nombre croissant est d’autant plus inquiétant que la perspective de leur retour au Maroc n’est pas à négliger. Ils partent en Syrie en novices et risquent de revenir en terroristes formés aux techniques du combat et de la guérilla urbaine.
Par Abir Al Maghribi
Le 12/04/2014 à 20h47