Chaque jour apporte son lot de contrevérités au livre de Moulay Hicham. Dans "Journal d’un prince banni", Moulay Hicham affirme que Ali Amar confond intelligence et roublardise. Dans une interview accordée au site Demainonline.com, Ali Amar déclare, concernant les propos du prince: "C’est sa manière de régler un vieux contentieux avec moi. J’avais brossé de lui un portrait dans mon premier livre "Mohammed VI, le grand malentendu" paru en 2009 et qu’il n’avait pas digéré. J’avais révélé quelques facettes de sa personnalité, notamment sa propension à vouloir séduire les médias crédibles, son obsession à vouloir exister à travers la presse, la façon aussi avec laquelle il courtisait certains journalistes. Il était dans une attitude de séduction, de conviction mais aussi d’achat des âmes". L’expression est dure et risque de susciter, dans les prochains jours, bien des révélations sur la manie qu'a Moulay Hicham d'"acheter des âmes".
Toujours à propos de ses relations avec la presse, Ali Amar s’étonne du fait que le prince "ne dit pas un mot dans son livre sur son soutien financier à certains journalistes sous couvert de prêts contre des reconnaissances de dette (...)". Et de poursuivre: "Remarquez que les journalistes qui ont reçu de l'argent du prince continuent de le défendre ardemment ou ne font absolument aucun commentaire sur la sortie de son livre".A propos du business de Moulay Hicham, Ali Amar affirme que la version que le prince a partagé avec lui "est sensiblement différente de celle qu’il raconte dans son livre, notamment en ce qui concerne les contrats d’armement avec le Moyen-Orient où il jouait les intermédiaires pour Thomson-CSF. Il m’avait dit que Hassan II avait été informé de ses activités par Alexandre de Marenches, l’ancien patron du renseignement français, et qu’il avait subi l’ire du roi défunt. Dans son livre, il affirme qu’il s’agissait de contrats off-sets destinés à encourager les firmes d’armement de réinvestir une partie des fonds engrangés par les ventes de matériel militaire dans des activités civiles. Lui ne m’avait parlé que de prises de commissions".
Une question de bon sens : comment un prince qui avoue avoir trempé dans le commerce des armes et se dit fier de ses premiers pas dans le business où il a touché des commissions de marchands d’armes peut-il avoir suffisamment de culot pour s’instituer en donneur de leçons et en chantre des réformes démocratiques au Maroc ?