Depuis l’affaire du «pédophile d’El Jadida», qui a provoqué un vrai tollé sur les réseaux sociaux, de nombreux parents ne font plus confiance aux encadrants des colonies de vacances. Plusieurs d’entre eux décident de manière catégorique de ne pas envoyer leurs enfants dans des sorties ou voyages scolaires durant les vacances d’été de peur qu’ils ne soient victimes de harcèlement sexuel ou de viol.
Comment protéger les enfants des violences sexuelles? Pour répondre à cette question, chacun se base sur sa propre perception. Certains n’y vont pas par quatre chemins et disent à leurs enfants de n’accepter l’invitation de personne, de ne pas se laisser toucher et de crier ou s’enfuir si jamais quelque chose d’anormal venait à leur arriver.
«Personnellement je refuse que mes enfants participent à une colonie de vacances. Je les accompagne toujours là où ils vont et je leur conseille de nous informer, nous leurs parents, si jamais quelque chose d’anormal venait à se produire», déclare un quadragénaire interrogé par Le360.
Même son de cloche du côté de cet autre citoyen à Casablanca: «Les enfants ne savent pas forcément ce qu’est un harcèlement sexuel et peuvent trouver normal que quelqu’un les embrasse ou les touche. C’est pour cette raison qu’il faut faire très attention et les prévenir pour ne pas qu’ils s’éloignent ou acceptent les invitations ou cadeaux de personnes qu’ils ne connaissent pas.»
Les femmes sont plus dans la retenue. C’est le cas de cette mère, la cinquantaine passée, qui déclare tout simplement qu’elle a appris à ses enfants à être introvertis: «Ils avaient toujours l’habitude que je les accompagne partout lorsqu’ils étaient enfants. C’était pour moi la seule façon de prévenir ce genre d’incidents.»
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Dr Imane Oulkheir conseille d’entamer très tôt l’éducation sexuelle des enfants. «A deux ans déjà, vous pouvez commencer par leur apprendre à nommer les parties du corps et les organes génitaux», conseille la pédopsychiatre, précisant néanmoins qu’avant d’expliquer le concept de l’agression sexuelle, les parents eux-mêmes doivent le comprendre. Notons qu’il s’agit d’agissements comme les propos indécents, les suggestions sexuelles, le contenu pornographique, les attouchements et le viol.
«L’enfant doit préserver l’intimité de son corps, en empêchant quiconque de le toucher, ou le regarder changer de vêtements», ajoute notre spécialiste.
Les signes d’agression sexuelle sont nombreux. Psychologiques, comportementaux ou physiques, ils incluent les courbatures, les maladies sexuellement transmissibles, l’énurésie nocturne, les problèmes de sommeil ou encore le refus de s’alimenter.