Il y a péril en la demeure et les principaux quotidiens arabophones paraissant ce vendredi 24 novembre relaient un phénomène qu’on ne peut plus passer sous silence. Quasiment tous se sont attardés sur les nouvelles agressions dont ont été victimes des enseignants de la part de leurs élèves.
Titrant que deux élèves ont agressé leurs enseignants à la manière de «Tcharmil», Al Massae écrit qu’il s’agit de cas, certes isolés, mais qui rappellent l’incident survenu il y a quelques semaines à Ouarzazate.
Le premier concerne une enseignante d’un lycée à Hay Mohammadi à Casablanca qui a été blessée, à l’arme blanche, par un élève devant la porte de l’établissement. Le second cas implique un enseignant à Sidi Rahhal qui, lui, a été blessé par un débris de verre en plein cours.
Citant un chercheur universitaire, Al Massae souligne que l’on est en présence d’un phénomène social extrêmement grave et que les familles ont certainement une part de responsabilité.
Le même chercheur considère que les familles ne sont plus solidaires, et c’est ce qui cause cette rupture avec les enfants qui se retrouvent en manque d’encadrement, voire d’éducation.
Pour Assabah, il s’agit tout simplement d’un jour dramatiquement exceptionnel que celui qu’a vécu la famille des enseignants mercredi 22 novembre.
Rappelant que l’élève qui a agressé une enseignante à Casablanca, âgé de 17 ans, a été arrêté par la police, le quotidien précise qu’il devrait être déféré devant la justice ce même vendredi et qu’il risque des poursuites pour coups et blessures avec usage d’une arme blanche.
Parallèlement, les sources citées par le journal affirment que l’Académie régionale de l’Éducation (AREF) a ouvert une enquête pour dénicher le «corbeau» qui a fait fuiter les délibérations d’un conseil de discipline impliquant l’élève, poussant ce dernier à chercher à se venger.
L’enseignante agressée aurait été la plus réticente à ce que ce conseil se contente d’adresser un avertissement à l’élève en question, qui se serait déjà attaqué à un cadre pédagogique. L’enseignante agressée aurait convaincu ses collègues de prendre la décision de transférer le jeune élève dans un autre établissement.
De son côté, Al Ahdath écrit que le système éducatif national est entré dans un vrai cycle de violences et que les dernières agressions en sont la preuve. Le quotidien rapporte aussi que les derniers incidents ont créé des tensions au sein du corps professoral, au point que plusieurs enseignants réclament aujourd’hui l’instauration d’une police des écoles dont la mission serait d’empêcher les agressions contre les enseignants.
Les enseignants, selon Al Ahdath, réclament aussi un suivi psychologique pour mieux gérer les récents événements.