Cinq individus, dont trois mineurs, ont été présentés devant la justice, lundi 28 mars, pour leur implication dans l'affaire de l’agression du présumé couple homosexuel de Béni Mellal. Ils sont poursuivis pour «coups et blessures» et «violation de domicile d’autrui durant la nuit», souligne Akhbar Al Yaoum dans son édition du 30 mars.
Le quotidien arabophone rapporte également que les habitants du quartier où a eu lieu l’agression prévoient de lancer une pétition et d’organiser un sit-in pour demander la libération des cinq personnes arrêtées, accusées d'avoir lynché les deux jeunes hommes. D'après eux, "ces individus n'ont fait que leur devoir en vue de lutter contre l'homosexualité, dans un quartier qui abrite beaucoup de familles conservatrices."
Pour rappel, deux jeunes hommes ont été récemment agressés chez eux, à Béni Mellal, au motif qu’ils sont homosexuels. Cette agression a provoqué un véritable tollé sur les réseaux sociaux. L'indignation a pris de l'ampleur lorsque les victimes ont été présentées devant la justice pour "coups et blessures".
Ainsi, Plusieurs ONG et associations dont l’AMDH, l'ALCS, MALI, Adala, Bayt al-hikma, ont publié un communiqué appelant à "la libération de la victime de cette agression", à "l’ouverture d’une enquête et la poursuite pénale des agresseurs, ainsi que de celui et/ou celle qui a diffusé la vidéo, révélant publiquement l’identité des jeunes".
La société civile a également appelé à l’abrogation de l’article 489 du Code pénal afin de "garantir et de protéger les libertés individuelles et la vie privée des citoyennes et des citoyens".
