Agadir: un couple arrêté pour pratique d’avortements clandestins

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Revue de presseUn couple a été arrêté à Agadir pour avoir transformé un appartement en clinique clandestine d’avortement. Matériel médical, comprimés illégaux, argent liquide et chèques ont été saisis, révélant l’ampleur d’une activité bien organisée et lucrative. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 05/06/2025 à 19h27

La police judiciaire d’Agadir a mis un terme, dimanche dernier, à une activité criminelle d’une rare gravité, en procédant à l’arrestation d’un couple soupçonné d’avoir transformé un appartement meublé du quartier Tikiouine en véritable clinique clandestine spécialisée dans les avortements illégaux.

C’est à la suite d’un renseignement précis, recueilli par les services de sécurité, que l’opération a été déclenchée en fin d’après-midi, relève le quotidien Assabah dans son édition du vendredi 6 juin. Sur place, les policiers ont découvert une scène glaçante. Derrière une façade anodine se cachait une structure médicale improvisée, équipée de matériel professionnel et dédiée à la pratique d’actes médicaux interdits.

Le couple, âgé de 25 et 33 ans, a été surpris en flagrant délit, en pleine intervention sur une femme venue interrompre sa grossesse. «L’intervention des forces de l’ordre a permis la saisie d’un arsenal impressionnant de matériel médical et paramédical: appareils de ventilation artificielle, dispositifs de mesure de la tension artérielle, et surtout, une quantité importante de comprimés abortifs de contrebande, 190 unités au total, ainsi que divers médicaments d’origine inconnue», lit-on.

Mais les découvertes ne s’arrêtent pas là. En plus du matériel, les enquêteurs ont mis la main sur d’importantes sommes d’argent en dirhams et en devises étrangères, ainsi que plusieurs chèques établis au nom de différentes personnes. Ces éléments laissent supposer l’existence d’une activité lucrative bien rodée.

Une voiture, probablement utilisée pour le transport de patientes ou de médicaments, a également été saisie, soulignant l’organisation logistique de cette entreprise criminelle. L’ensemble des indices découverts sur les lieux plaide en faveur d’une structure organisée, dépassant le simple acte isolé, et laissant entrevoir l’existence d’un réseau bien implanté, voire d’une filière spécialisée dans ce type d’interventions, lit-on encore.

Le parquet compétent a ordonné la mise en garde à vue des deux suspects dans le cadre d’une enquête approfondie visant à remonter l’ensemble de la chaîne impliquée dans ce réseau. Les investigations s’orientent désormais vers l’identification d’éventuels complices et la localisation d’autres points de relais dans la région d’Agadir et de ses environs.

Ce coup de filet vient rappeler la persistance de pratiques d’avortement illégal au Maroc, souvent menées dans des conditions sanitaires déplorables et au mépris total de la vie et de la santé des femmes. Plus encore, il met en lumière une réalité troublante. Ces pratiques ne relèvent plus de cas isolés, mais s’inscrivent de plus en plus dans des logiques de profit, avec des structures clandestines organisées et potentiellement dangereuses.

Par Walid Ayadi
Le 05/06/2025 à 19h27