Une femme médecin exerçant à l’hôpital Hassan II d’Agadir a été entendue par la police judiciaire de la ville. Elle fait, en effet, l’objet de deux plaintes pour erreurs professionnelles ayant entraîné la mutilation. Les plaintes ont été déposées par deux anciennes patientes de la praticienne, spécialisée dans la chirurgie plastique «Les deux patientes avaient subi une chirurgie des seins», souligne Assabah dans son numéro de ce vendredi 15 juillet.
Dans leurs plaintes, les patientes affirment que les erreurs du médecin leur ont causé des complications. Aujourd’hui, un liquide jaune et malodorant coule de leurs seins mutilés. L’une d’entre elles aurait subi 9 interventions chirurgicales, sans progression notable de son état de santé.
«Dans sa plainte, enregistrée sous le numéro 3279, l’une des victimes affirme s’être acquittée de 4.000 DH de produits exigés par son médecin, elle-même payée 5.000 DH pour les frais d’intervention. Après un séjour de 12 jours à l’hôpital, la patiente s’est vu ordonner l’achat de soutiens-gorge chez une enseigne bien précise», ajoute le journal.
Un mois après l’intervention, la plaie s’est ouverte de nouveau. Pour la recoudre dans une clinique privée, le médecin a exigé 3.000 DH. Malgré cette 2e intervention, les complications post-opératoires n’ont pas tardé à réapparaître. Un premier pore s’est spontanément déclaré, laissant couler le liquide jaunâtre du sein de la patiente. «Après plusieurs visites chez le médecin, l'écoulement n'a toujours pu être maîtrisé», précise le journal.Pire, d’autres pores sont apparus. Plus tard, la patiente apprendra qu'elle avait contracté une infection microbienne durant l’opération. En d’autres termes, le médecin a commis une faute professionnelle.
De son côté, la 2e victime a affirmé, dans sa plainte enregistrée sous le numéro 3263, que plusieurs médecins avaient confirmé l’hypothèse de l’erreur médicale. «Ils ont confié à la patiente que, plutôt que d’enlever les graisses de sa poitrine, son médecin avait ôté des veines et des tissus importants», ajoute le journal. L’opération s’est déroulée en septembre 2015 et a coûté 25.000 DH.
Pour l’empêcher d’aller plus loin dans ses démarches, le conjoint du médecin aurait menacé la victime de lourdes conséquences si elle persistait à maintenir ses accusations. Elle non plus ne peut plus exercer normalement ses activités quotidiennes, en raison d’une atroce douleur et de l'infection purulente. Les analyses médicales ont bien confirmé l’existence d’un microbe dans le sein droit de la patiente. «Dix mois après cette opération, la patiente souffre toujours», souligne le journal. «Le médecin a fui ses responsabilités et refusé de reconnaître le problème», conclut Assabah.