L'affaire de Khadija, la mineure séquestrée et violée pendant près de deux mois par un groupe de jeunes dans la région de Béni Mellal, connaît de nouveaux et hallucinants rebondissements. Alors que certains milieux veulent la faire passer pour une "dépravée" qui livrerait son corps au premier venu, d'autres veulent exploiter son drame à des fins non avouées. C'est ce que rapporte Al Ahdath Al Maghribiya dans son édition de ce vendredi 31 août, dans un article intitulé "un nouveau viol collectif".
La publication analyse d'abord le cas de cette spécialiste en tatouages qui aurait fait le déplacement depuis les Etats-Unis pour examiner la victime et livrer un diagnostic des plus surréalistes: Khadija aurait fait elle-même ses tatouages sous l'effet de la drogue ou de la boisson à l'aide d'un objet contondant et de peinture pour bâtiment! Partant de ce constat, Linda Baradi, puisque c'est de cette spécialiste qu'il s'agit, ajoute que lesdits tatouages remonteraient à plusieurs mois.
D'un autre côté, d'autres milieux ont essayé de mettre en avant les "mauvaises mœurs" de la victime affirmant qu'il lui arrivait de sortir avec plusieurs jeunes hommes. "Ce n’est pas une raison pour la martyriser", répond la défense, sinon cela s'apparente à un détournement de mineur.
Al Ahdath explique également que Khadija aurait reçu des offres de prise en charge médicale et psychiatrique venant de l’étranger, sauf que son entourage ignore tout des réelles visées de ces "bienfaiteurs". Pour le moment, et pour la mettre à l'abri de toutes les spéculations, le comité de soutien de la victime a décidé de limiter ses sorties médiatiques pour permettre à Khadija de se reposer, d'être soignée et surtout d'éviter de tomber dans une quelconque récupération.
Le même comité dit pouvoir compter sur les autorités pour prendre en charge la victime, notamment le ministère de la Santé qui aurait mobilisé les moyens nécessaires pour lui venir en aide. Selon Abdennebi Halmaoui, pharmacien membre du comité de soutien, Khadija a déjà subi plusieurs examens (gynécologiques et dermatologiques, entre autres) dont les résultats sont rassurants. Le reste, tout le reste… reste à faire. Et surtout mettre la victime à l'abri de toute (sur)exploitation et surexposition médiatique.