Longue journée pour les deux jeunes filles d’Inezgane qui ont comparu ce matin devant la Chambre du tribunal de première instance à Inezgane, durant quatre heures. A leurs côtés, dans une salle bondée, plusieurs avocats, militants, journalistes et membres de la société civile. Et les deux jeunes filles toutes deux vêtues en jupes !
Plus de vingt-quatre avocats, venus de différentes villes du Maroc, ont répondu présent pour les défendre. Dans leur collimateur, le mot "nudité" qui devait être clairement défini par la Cour pour éviter qu’une “erreur” du Parquet général ne vienne décider du sort de toute une société.
Les avocats ont également insisté sur l’importance d’innocenter les deux jeunes femmes, vu l’ampleur prise par l’affaire, au Maroc mais aussi à l’étranger où plusieurs médias ont en fait leurs choux gras.
Par ailleurs, la défense a tenu à préciser lors de l’audience que les faits subis par les deux jeunes filles relèvent plus du harcèlement sexuel que de l’outrage public à la pudeur dont elles sont accusées.
Les mots et expressions « Daech », « esprit daechien », « esprit obscurantiste » sont les termes repris par la plupart des intervenants pour décrire ce qui est arrivé aux jeunes filles.
Plus tôt dans la journée, un sit-in était organisé devant le tribunal en solidarité avec les deux accusées. Une forte mobilisation qui a rassemblé des militants, avocats, journalistes, mais aussi de nombreuses femmes de la région d’Inezgane.