Le report, décidé le 12 novembre par le juge d’instruction de la chambre des crimes financiers près la Cour d’appel de Fès, au 4 février prochain a suscité beaucoup d’interrogations. Pourtant, à en croire la défense des 23 accusés, c’est un délai raisonnable pour pouvoir entrer dans le vif du sujet concernant le dossier de l’affaire du projet Badès, près d’Al Hoceima. Dans des déclarations à Le360, Abdellatif Ouahbi, le juge d’instruction a décidé de reporter l’audience à cette date pour pouvoir auditionner les 23 accusés, un par un. «Logiquement, le juge d’instruction ne peut pas les entendre ensemble et d’un seul coup», nous déclare Me Ouahbi, également député PAM. A en croire l’avocat, le 4 février sera aussi une date décisive où le juge d’instruction fixera un calendrier pour auditionner tous les accusés.
«Nous ne sommes pas en mesure de dire quels seront les développements de ce dossier tant que l’instruction n’est pas encore bouclée. Mais nous maintenons que nos clients sont innocents», ajoute Abdellatif Ouahbi qui assure la défense de Anas Alami, patron de la CDG, d’Ali Ghannam, directeur de la CGI et des autres cadres de cette dernière filiale de la CDG.
Toute l’affaire a éclaté en août dernier quand le roi Mohammed VI a donné ses directives aux ministères des Finances, de la Justice et de l’Intérieur d’ouvrir une enquête concernant les dysfonctionnements du projet «Madinat Badès» près d’Al Hoceima. Auparavant, le souverain avait été approché par plusieurs acquéreurs, essentiellement des MRE, qui se sont plaints de l’état des logements qui leur ont été livrés par la CGI. Les 23 accusés, sur décision du juge d’instruction et pour éviter la détention provisoire, ont été placés sous contrôle judiciaire. Leurs passeports respectifs avaient été saisis et ils sont interdits de quitter le territoire. Ils sont poursuivis, à divers degrés, de dilapidation de deniers publics, faux et usage de faux.