Auparavant, c’était sa défense qui se retirait en guise de protestation contre les juges et les avocats adverses. Maintenant c’est Taoufik Bouachrine lui-même, poursuivi en état d’arrestation pour viols, agressions sexuelles et traite des êtres humains qui vient de quitter à deux reprises les audiences, en pleines plaidoiries.
Dans son édition de ce lundi 8 octobre, le quotidien Akhbar Al Youm, dont Bouachrine est le fondateur et directeur de publication, rapporte que ce dernier n’a pu supporter, lors de l’audience de vendredi dernier, ce qu’il considère comme des insultes proférées à son encontre par les avocats de ses présumées victimes.
Le quotidien précise que lors de l’audience qui s’est tenue le 5 octobre courant dans la salle 8 de la chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca, Bouachrine a pris à témoin le président de l’audience, le juge Bouchaib Farih, pour l’informer qu’il ne pouvait «continuer à supporter les propos portant atteinte à son honneur et sa dignité».
raité de «criminel sans éthique ni humanité» puis de «monstre» par Mbarek El Meskini et Mohamed El Hini, avocats des plaignantes, Boachrine a fini par quitter son box, exigeant de ne plus être appelé à la barre que pour les plaidoiries de ses propres avocats. Ces derniers ont, pour leur part, demandé au juge Farih que Bouachrine soit protégé dans son honneur «par le tribunal, car jusqu’au jour d’aujourd’hui il est présumé innocent.» Une problématique juridique est ainsi posée par cet absentéisme, et doit être réglée rapidement pour assurer le bon déroulement de la suite du procès.
Par ailleurs, dans le même numéro et la même page, le quotidien Akhbar A Youm a publié une longue interview de l’épouse de Bouachrine. Cette dernière continue à soutenir fermement son époux dont elle estime qu’il est victime d’une «machination», et donc innocent. Elle dément avoir rompu avec les avocats internationaux qui défendent le journaliste devant les instances des droits de l’homme, à Genève surtout. Elle se dit aussi confiante quant au prononcé prochain du verdict, ne manquant pas au passage d’égratigner ceux qu’elle appelle les anciens amis PJDistes de Bouachrine, et qui ont fait preuve de «traitrise» à son égard. Elle cite en particulier celui qu’elle présente comme un ancien ami intime de Bouachrine, et qui n’est autre que Mustapha Ramid.