Le procès de l’ancien parlementaire Babour-Sghir et du directeur général délégué de Bank Of Africa, M’Fadel El Halaissi, se poursuit ce vendredi 14 juillet dans le cadre d’une affaire d’escroquerie de grande envergure. Les deux prévenus sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de confiance, fraude, falsification de documents officiels et de garanties bancaires.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 14 juillet, que la chambre criminelle de la cour d’appel de Casablanca a, lors de l’audience du 27 juin, accepté la requête de la défense consistant à convoquer de hauts responsables de Bank Of Afrika.
Précédemment, la défense des accusés avait décidé de se retirer du procès après le refus du tribunal d’étudier sa requête visant à convoquer les témoins. L’un des avocats de la défense a estimé que le report de l’étude des requêtes de la défense «n’empêche pas de refaire la requête de convocation des témoins conformément aux dispositions de l’article 124 du code pénal». L’avocat de l’accusé M’Fadel El Halaissi, le bâtonnier Slimane El Amrani, a justifié son insistance à formuler cette requête par le fait que le litige concerne des crédits accordés à l’ancien parlementaire tout au long d’une période qui s’étale sur 13 ans.
Selon Al Ahdath Al Maghribia, le bâtonnier a indiqué que «par conséquent, cet état de fait nécessite de découvrir la manière avec laquelle le parlementaire a pu bénéficier de ces crédits durant 13 ans. Du coup, il est nécessaire de délimiter la responsabilité de mon client M’Fadel El Halaissi, sachant que l’octroi de ces crédits passe par une procédure très complexe. La validation de ces crédits est soumise à une étude très minutieuse avant l’examen par une commission composée de 15 membres. Encore faut-il préciser que la préséance du responsable risque crédits lui permet d’opposer son véto et de rejeter toutes les demandes même si elles sont validées par l’ensemble des membres de ladite commission».
Et l’avocat d’estimer que la clé passe exclusivement par la convocation des responsables bancaires afin de clarifier cette affaire qui comporte des dimensions techniques complexes. Et le bâtonnier de conclure que son client ne peut être porté responsable de crédits qui n’ont pas été remboursés, crédits validés par des responsables bancaires censés se baser sur de sérieuses garanties.