Un bébé de 5 jours est en instance d’expulsion du Maroc. Alors que sa mère Mandika était en transit à l’aéroport Mohammed V de Casablanca, enceinte d’elle, la police des frontières a décidé de la maintenir en zone d’attente. L’objectif était de la renvoyer le jour même dans son pays d’origine, la République démocratique du Congo (RDC), au motif d’une présumée falsification de son visa Schengen pour l’Allemagne.
En raison de l’imminence de son accouchement, la compagnie aérienne a refusé son embarquement et a demandé son transfert en urgence à l’hôpital Ibn Rochd de Casablanca où elle a été placée sous surveillance policière. Elle a accouché deux jours plus tard.
Ce comportement de la police des frontières a été dénoncé par le groupement antiraciste de défense des étrangers et des migrants (GADEM). Dans un communiqué daté du 20 mars, l'ONG dénonce le non-respect des engagements internationaux du Maroc, ainsi que la violation manifeste des articles 26 et 29 de la loi n°02-03 qui protège les enfants et les femmes enceintes contre toute mesure d’éloignement.
«D’après nos informations, Madame Mandika et son bébé de 5 jours font toujours l’objet d’une décision de reconduite à la frontière et elle n’a jamais reçu de notification écrite de la décision administrative d’éloignement. C’est l’hôtesse qui le lui a dit oralement», déclare Hicham Rachidi, membre du Conseil d’administration du Gadem dans une déclaration à le360. Ce dernier fait part également de ce qui devient une intime conviction: «L’aéroport Mohammed V n’est pas un ami des Noirs, ce sont toujours eux qui en prennent pour leur grade», accuse-t-il .
Ce 21 mars, alors que le Maroc fête la journée mondiale de lutte contre la discrimination raciale, le GADEM exige une commission d'enquête parlementaire pour savoir ce qui se passe dans cette zone d’attente de l’aéroport Mohammed V à Casablanca.