Le patron du Parquet, dans une circulaire adressée aux procureurs généraux, affirme avoir constaté que des procédures judiciaires étaient engagées, pour adultère ou prostitution, à l'encontre de victimes de traite des êtres humains, rapporte Al Akhbar qui, dans son édition de ce lundi 9 juillet, reprend l'essentiel d'un communiqué diffusé à large échelle dans la journée de dimanche.
Mohamed Abdennabaoui, relève le journal, attire l'attention de ses collaborateurs sur le fait qu’au moment du traitement de certaines plaintes, toute l’attention a été focalisée sur celles des victimes qui avaient déposé plainte ou celles qui avaient été identifiées lors de l’enquête."Il faut toujours garder à l’esprit l’aspect relatif à la protection des victimes dès les premières étapes de l’enquête, et ce en faisant preuve de plus de rigueur en ce qui concerne la conduite des investigations judiciaires pour, d'une part, identifier l’ensemble des victimes connues et, d'autre part, éviter d’enclencher une procédure judiciaire contre les victimes de traite des êtres humains qui commettent, sous la contrainte et la menace, des actes criminels", affirme le patron du Parquet, repris par Al Akhbar.
Le responsable judiciaire a rappelé la nécessité de mettre en œuvre des dispositions pour la protection des victimes de traite des êtres humains, obligées de suivre les consignes de leurs bourreaux."Il faut procéder à une identification immédiate de l’ensemble des victimes, de leur nationalité et de leur âge, prendre en considération la possibilité de changement du lieu de résidence, tout en veillant à protéger l’identité des victimes et à leur garantir le droit de bénéficier des soins médicaux et de la protection sociale si besoin est", poursuit Al Akhbar.
Aspect législatif révolutionnaire: les suspects accusés de traite des êtres humains seront interdits de s’approcher de la victime ou de prendre contact avec elle.Par ailleurs, les victimes étrangères seront autorisées à rester sur le territoire national jusqu’à la fin du procès et seront exonérées des frais de justice, affirme la publication.