À Ighil, épicentre du séisme, là où les roues s’arrêtent, les mulets avancent

Sous un soleil brûlant, un jeune garçon guide son mulet chargé d'aides vers les rescapés d'Ighil.

Le 16/09/2023 à 17h36

VidéoLà où les roues ne peuvent plus avancer, les sabots prennent le relais. Dans le sillage du séisme du 8 septembre, Ighil, épicentre des secousses, assiste à une mobilisation sans précédent où les mulets se muent en véritables héros.

Dans les dédales des sentiers montagneux d’Ighil, les mulets reprennent du service. Ces héros à quatre pattes portent sur leur dos la solidarité humaine, franchissant des routes impraticables pour acheminer de l’aide aux rescapés du séisme. L’ampleur des dégâts est telle que les routes sont endommagées, obligeant les résidents à parcourir plusieurs kilomètres dans des conditions extrêmement difficiles.

La solidarité ne fléchit pas pour autant. À travers des itinéraires semés d’embûches, une brigade de six mulets transporte courageusement des denrées alimentaires essentielles. «Nous parcourons environ quatre kilomètres, ces mulets sont nos sauveurs», nous confie un habitant.

Les pertes sont immenses, tant au niveau humain, avec 23 personnes qui ont perdu la vie, qu’au niveau matériel, avec des cultures d’amandiers détruites et du bétail perdu. «Beaucoup de dégâts, beaucoup de pertes», résume un autre rescapé, ajoutant que les besoins sont immenses: nourriture, tentes et, surtout, des produits de base qui commencent à manquer.

Un autre résident ajoute, faisant écho au sentiment général: «Les autorités font de leur mieux, mais les routes vers les douars demeurent dans un état préoccupant. Nous avons cruellement besoin de farine, de sucre, d’huile...»

Depuis le sinistre, les mulets et leurs propriétaires gravent chaque jour, à travers leurs actions héroïques, un récit d’humanité, de solidarité et d’espoir dans le cœur d’une région blessée mais debout.

Par Khalil Essalak
Le 16/09/2023 à 17h36