Apparemment, le gouvernement et l’Office national de l’Electricité et de l’Eau (ONEE) n’ont pas la même lecture des statistiques. Chaque camp présente les données sous un angle différent. Ainsi, le gouvernement avait annoncé que le taux d’accès à l’eau potable avoisinait les 96,6% en milieu rural, alors que le directeur général adjoint de l’ONEE, Abderrahim El Hafidi, a révélé que seuls 40% des habitants du monde rural bénéficiaient aujourd’hui des branchements individuels à l’eau potable et que pas moins de 60% d'entre eux n’accèdaient à l'eau que par des fontaines publiques.
Intervenant, mercredi, devant la commission des infrastructures de base à la Chambre des représentants, le directeur général adjoint de l’ONEE a précisé qu’une grande partie de la population rurale, estimée à 13.4 millions d’habitants, rencontre plusieurs difficultés pour s’approvisionner en eau potable, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce jeudi 29 mars. En 2011, a-t-il ainsi rappelé, une étude réalisée par l’ONEE avait montré que 72% de la population du monde rural était régulièrement approvisionnée en eau potable, tandis que 28% des habitants disposaient de systèmes émaillés de moult dysfonctionnements. La même étude avait révélé que 49% de ces dysfonctionnements étaient liés à la rareté des ressources, surtout durant les années de sécheresse, alors que 43% étaient provoqués par le manque d’entretien des canalisations et des branchements.
De même, le responsable de l’ONEE a fait savoir que le coût de branchement des ménages à l’eau potable était très élevé dans les zones difficiles d'accès. Dans ces zones, a-t-il ajouté, le coût de branchement atteint 6.000 dirhams par habitant, alors qu’il n’est que de 1.000 dirhams à partir des points d’approvisionnement en eau.
S’agissant des difficultés que rencontre l’ONEE pour atteindre la généralisation du branchement des ménages à l’eau potable, le directeur adjoint de l’ONEE a évoqué la question du foncier et le retard des collectivités locales en matière de règlement de leurs contributions dans la réalisation de ces projets. Pour ce qui est du plan d’investissement de l’ONEE, El Hafidi a indiqué que ce budget était de l’ordre de 4.6 milliards de dirhams sur la période 2018-2022. Entre 1995 et 2017, l’ONEE a investi 15.9 milliards de dirhams.