Plusieurs parlementaires (majorité et opposition) ont reproché aux hauts responsables des régions et provinces de n’être pas intervenus pour mettre fin au phénomène d’exploitation et de pillage du foncier réservé aux zones industrielles et sa transformation en immeubles d’habitation.
Lors de la séance des questions au gouvernement à la chambre des représentants, le député Mohamed Bernichi (PAM) a critiqué la mobilisation de centaines d’hectares dédiés à des zones industrielles et des milliards de dirhams dépensés sans qu’un seul investisseur ne s’y installe. A titre d’exemple, ajoute le parlementaire, la province de Guercif a connu la signature, via la société Al Omrane, d’un compromis de vente concernant 125 hectares appartenant aux domaines de l’Etat.
Les études scientifiques et de faisabilité des projets envisagés dans la zone industrielle ont, elles aussi, coûté des milliards depuis 2013. Mais la société Al Omrane a, à la dernière minute, abandonné le projet industriel arguant que sa réalisation nécessite un coût exorbitant. Et le député d’ajouter que l’annulation de ce projet va impacter négativement les petites et moyennes entreprises tout en s’interrogeant sur le sort réservé à ce foncier et la partie qui en a profité.
De son côté, le député Abdallah Bounou (PJD) a appelé le ministre de l’Industrie, Moulay Abdelhafid Elalamy, à mettre en œuvre les promesses du gouvernement pour le quartier Ouislane à Meknès. Le député islamiste rappelle que l’Exécutif devait créer une zone industrielle dans cette région qui connaît un essor urbanistique et un taux élevé de chômage chez les jeunes.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 16 octobre, que le parlementaire Aziz Lebbar (PAM) a exprimé sa colère contre les gouvernements successifs en martelant que Fès «ne fournit pas d’opportunités d’emploi aux jeunes compétences». Et l’élu PAMiste d’ajouter que le commerce connaît, dans cette ville, une récession et que le tourisme ainsi que l’artisanat sont victimes de tracasseries. Dans sa réponse, le ministre de l’Industrie a affirmé qu’il n’accepterait en aucun cas que les terrains équipés réservés aux zones industrielles fassent l’objet de manipulation.
Elalamy ajoute qu’il récuse la méthode traditionnelle qui se base sur la mobilisation et l’équipement des centaines d’hectares avec des études de faisabilité nécessitant des millions de dirhams sans qu’un seul investisseur ne s’y implante. Le ministre indique qu’il demeure très attentif à la réalisation d’une étude scientifique et rationnelle préalable à la réalisation de tout projet de developpement dans une zone industrielle génératrice d’emploi et attractive pour les capitaux.
Alami a par ailleurs exprimé la volonté de l’Etat de faciliter l’obtention de financement pour les moyennes entreprises en prenant en charge les dépenses de l’expertise. Il sera procédé aussi à la création d’un nouveau fonds de 6 milliards de dirhams dans la loi de finances de 2020 pour financer les petites entreprises, conclut le ministre.