Nouvelle preuve, une de plus, de la compromission avérée du front polisario avec les groupes jihadistes essaimant la région sahélo-saharienne. Le Département d’État américain a annoncé, pas plus tard qu’hier vendredi 4 octobre, une offre de récompense de 5 millions de dollars pour des informations permettant d’identifier ou de localiser Adnan Abou Walid al-Sahraoui, ex-membre de la prétendue «armée populaire de libération sahraouie» (APLS), qui était l’ex-porte-parole du groupe de sanglante réputation «Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest» (Mujao), avant de prêter allégeance au «calife" présumé de «l’État islamique», Abou Bakr al-Baghdadi, et fonder son mouvement baptisé «État islamique dans le Grand Sahara» (EI-GS).
Motif de cette mise à prix américaine de la tête d’Adnan Abou-Walid al-Sahraoui, déjà inscrit sur la liste internationale du terrorisme, aux côtés du terroriste Mokhtar Belmokhtar, ancien «agent» du renseignement algérien (Département du renseignement et de la sécurité, DRS, dont l’ex-patron est le Général Mohamed Lamine Mediene, alias «Toufik», actuellement incarcéré à la prison militaire de Blida): une embuscade tendue par l’ «État islamique dans le Grand Sahara», en octobre 2017, à une patrouille conjointe américano-nigérienne près du village de Tongo Tongo, au Niger, qui a entraîné la mort de quatre soldats américains.
Adnan Abou Walid al Sahraoui, un émir du sang redoutable Né en 1973, à Laâyoune, Adnan Abou Walid al-Sahraoui, de son vrai nom Lehbib Ould Ali Ould Saïd Ould Joumani, a été récupéré, dès sa prime jeunesse, par le front polisario, qui l’a enrôlé dans les rangs de la prétendue «armée populaire de libération sahraouie».
À l’instar de plusieurs éléments de ladite «armée populaire de libération sahraouie», Abou Walid al-Sahraoui s’est converti très tôt à l’activité jihadiste.
Au début de la guerre terroriste au Mali, à l’origine du déclenchement en 2013 de l’opération militaire française «Serval», il est désigné porte-parole du "Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest" (Mujao), composante du groupe de sinistre réputation «Al Mourabitoune», fondé par l’ex-affidé des services algériens, Mokhtar Belmokhtar, né à Annaba.
Le 13 mai 2015, un conflit éclate entre Adnane Abou-Walid al-Sahraoui et Mokatar Belmokhtar, alias «Al Awaar» (Le Borgne), surnommé également «Mister Marlboro" en raison du trafic de cigarettes volées auquel il s’adonnait pour acheter armes et munitions au profit de son activité terroriste. Adnan prête alors allégeance au soi-disant «calife» de «l’État islamique», Abou Bakr al-Baghdadi, en créant son propre groupe nommé «État islamique dans le Grand Sahara» (EI-GS), alors que Mokhtar Belmohtar, lui, continuait de se revendiquer de l’organisation «Al Qaïda au Maghreb islamique» (Aqmi).
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Une fois le divorce consommé, Adnane Abou Walid al-Sahraoui multiplie, depuis sa planque à Gao, nord du Mali, des attaques à travers différents pays d’Afrique de l’Ouest.
Le soir du 1er septembre 2016, un petit groupe de deux ou quatre djihadistes attaquent un poste de douane à Markoye, au Burkina Faso. Un douanier et un civil sont tués. Le 3 septembre, Adnane Abou Walid Al-Sahraoui revendique l'attaque, la première depuis son allégeance à l'État islamique. Le 12 octobre, quatre soldats burkinabés sont tués à Intangom dans une attaque revendiquée par l'EI. Puis le 17 octobre, une dizaine de combattants mènent un assaut qui échoue contre la prison de Koutoukalé, au Niger, et où un djihadiste est tué. Cette attaque est également revendiquée par le groupe d'Al-Sahraoui.
Après ces attaques, l'État islamique reconnaît officiellement l'allégeance du groupe d'Al-Sahraoui le 30 octobre 2016.
Galvanisé par cette reconnaissance officielle de la part d’Abou Bakr al-Baghdadi, Abou Walid al-Sahraoui s’embourbe dans le terrain miné du Niger.
Le 24 février 2017, l'EI dans le Grand Sahara revendique l'attaque de Tilwa menée le 22 février contre l'armée nigérienne, le groupe affirme que l'opération a été directement organisée et commanditée par Al-Sahraoui. En octobre 2017, il récidive en tendant, cette fois, une embuscade à une patrouille conjointe américano-nigérienne près du village de Tongo Tongo, au Niger, qui a entraîné la mort de quatre soldats américains.
Polisario-terrorisme, les liaisons dangereuses
Il a donc fallu que quatre soldats américains soient tués au Niger pour que l’alerte déjà lancée par les services occidentaux sur la liaison entre le front polisario et les groupes jihadistes soit prise au sérieux. Ni les menaces d’attaques contre le Maroc, proférées précédemment par le «protégé» des services algéro-polisariens, Mokhtar Belmokhtar, ni les accointances d'Iad Ag Ghali, émir du groupe «Ansar-Dine», produit pur jus des services algériens, à l’origine des attaques sanglantes en 2013 contre Bamako, au Mali, n’avaient inquiété les États-Unis.
Il n’échappait toutefois à personne que le front polisario, avec son mentor algérien, étaient directement impliqués avec les groupes jihadistes de tout poil essaimant la région sahélo-saharienne. Ce n’est pas un hasard si des dirigeants polisariens, avec la complicité d’officiers algériens, sont cités dans des affaires de trafic d’armes au profit des groupes jihadistes, pour ne pas parler du trafic de cocaïne en provenance d'Amérique Latine, de voitures volées, de cigarettes de contrebande…
Ce n’est pas non plus un hasard si les dirigeants séparatistes accumulent aujourd’hui des fortunes colossales souvent blanchies dans l’activité immobilière et commerciale du côté de Nouadhiboau, en Mauritanie, ou encore du côté de Marbella, en Espagne.
Un véritable business infamant s’organise au profit de la bande mafieuse terrée à Rabouni, et dont des officiers algériens tirent des dividendes bien juteux.
Pendant ce temps, ce tandem d’enfer, polisario et Alger confondus, prétendent défendre «le droit du peule sahraoui à l’autodétermination».
Cause toujours, tu nous intéresses!