Après les récentes visites effectuées au Maroc par Jared Kouchner et Ivenka Trump, deux conseillers du président américain Donald Trump, c’est au tour de Mike Pompeo, chef de la diplomatie américaine, de suivre la même dynamique en effectuant une visite au Maroc, qui a eu lieu jeudi dernier. Une occasion pour le quotidien Assabah de présenter un dossier, dans son édition du lundi 9 décembre, sur les vraies raisons du passage à Rabat, dans le contexte régional actuel, du haut responsable américain.
En effet, Mike Pompeo serait partisan d’une approche régionale globale en vue de faire face au défi terroriste dans la région du Sahel en général et dans le sud algérien en particulier. Or, puisque la lutte contre le terrorisme ne peut être efficace que si elle est collective, le département d’Etat américain mise sur la contribution du CEN SAD (Communauté des États sahélo-sahariens), de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Mais comme cette dernière instance est au point mort, Pompeo tient à la raviver, à travers ses cinq composantes, comme il l’a clairement dit quelques jours avant son arrivée au Maroc. D'ailleurs, il a clairement affirmé, selon Assabah, que l'UMA ne devait plus être l'otage du conflit créé autour du Sahara, dont la solution ne peut être trouvée que dans le cadre de l'initiative marocaine d'autonomie élargie.
En attendant la matérialisation de cette approche collective de lutte contre le terrorisme, Rabat et Washinghton ne perdent pas pour autant du temps sur le plan bilatéral et, comme le rappelle le communiqué du département d’Etat sanctionnant la visite de Pompeo à Rabat, ils misent avant tout sur leur partenariat stratégique en matière sécuritaire, tant au niveau régional qu’international. Un partenariat stratégique dont le haut niveau de coordination a été salué par le secrétaire d'Etat lui-même à sa sortie du bureau d’Abdellatif Hammouchi, patron du pôle DGSN-DGST, avec lequel il a eu des discussions, au même titre que le chef du gouvernement Saâd-Eddine El Othmani et le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Nasser Bourita.
Ce dernier a d’ailleurs rappelé, jeudi dernier, que la ville de Marrakech abritera en juin 2020, le 13e Sommet d’affaires américano-africain, alors que la première moitié de la même année connaîtra l’organisation des plus grandes manœuvres militaires américaines conjointes jamais réalisées en Afrique, dans le cadre de l’African Lion 2020. Bourita a aussi précisé que la visite de Pompeo au Maroc entre dans le cadre du renforcement entre deux pays amis (depuis 1786) et deux alliés stratégiques qui se concertent régulièrement, surtout en ces temps où la stabilité régionale dans le nord-ouest africain est gravement menacée par le terrorisme.