Dans son prêche, l'imam a mis l’accent sur l’importance que revêtent, dans un monde tellement perturbé, la sagesse, l’entraide et le bon conseil (annassiha) pour apaiser les esprits et contribuer ainsi à un meilleur avenir de l’Humanité, conformément au verset coranique "Nous les fîmes des dirigeants qui guidaient par Notre ordre. Et Nous leur révélâmes de faire le bien".
Soutenant que le Hadith du Prophète Mohammed, "la religion, c’est le bon conseil", représente l’essence de l’islam, il a assuré que l’application de la "nassiha", déclinée de manière claire, vise à démontrer l’unanimité et la concordance des religions sur les grandes valeurs, à savoir l’amour, la justice, l’abnégation, l’altruisme et la paix.
L’islam, à l’instar des autres religions, ne pourra jamais être spolié ou pris en otage par les extrémistes et le musulman restera toujours fidèle à ses valeurs et en faveur d’une réconciliation avec les autres, a-t-il dit, précisant que "nous devons tous renforcer ce patrimoine commun à toutes les religions pour contrer les fléaux qui guettent l’Humanité dans son essence et la vie dans ce qu’elle a de bon sens".
Le prédicateur a relevé que le roi Mohammed VI, effectue cette visite à Madagascar avec cet élan d’amour, d’entraide et de "nassiha", une visite qui représente une sorte de pèlerinage sur les traces de son grand-père, feu Mohammed V "sur une terre où il a vécu avec sa famille, durant l’exil, où ils ont été bien accueillis par la population malgache avec respect et beaucoup d’égards".
Notant que les relations entre le Maroc et Madagascar sont marquées par cette période difficile de lutte pour l’indépendance, il a rappelé que le défunt souverain a dirigé la prière et fait la "khotba" du vendredi dans la mosquée d’Antsirabe pour perpétuer justement la tradition de son arrière-grand-père, le Prophète Sidna Mohammed, et prodiguer ainsi le bon conseil et insister sur les grandes valeurs qui doivent impacter les relations humaines, à savoir l’amour, l’entraide et la préservation de la justice et de la dignité humaine.
L’imam a assuré que cette visite historique, en plus de ce qu’elle augure dans la coopération des deux pays, est une sorte de recueillement, de reconnaissance et surtout pour perpétuer un travail entamé par le père et le grand-père, qui ont semé les graines de l’amour, du bon conseil et de l’entraide "et, aujourd’hui, le petit-fils et successeur hautement digne, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, vient consolider ce travail et arroser ces graines pour qu’on puisse en récolter ensemble les fruits".
Se réjouissant de la bonne entente entre les différentes communautés religieuses de Madagascar où règnent la paix, la cohésion, l’harmonie et la symbiose, il a souligné que les Malgaches de confession musulmane doivent veiller à ce que cette situation se consolide et se perpétue, "car il peut y avoir des imposteurs ignorants et des extrémistes de tout bord qui s’ingénient à semer la discorde et les animosités entre les communautés".
Et de conclure que le Maroc a toujours vécu dans un système bien ancré autour de l’allégeance au Commandeur des croyants, ce pacte qui est une garantie de la préservation des valeurs religieuses dans le cadre des libertés et de la justice, de la paix et de la stabilité nécessaires à la vie et à la pratique religieuse, d’un système capable de concilier les décrets religieux et les bases de la démocratie moderne, d’un système qui reconnaît la valeur du travail, de la propriété et de la rétribution équitable, et de la dignité humaine à travers l’éducation sur les valeurs, et particulièrement la solidarité qui complète les fondements de la justice.
Tout ceci, a-t-il dit, émane d’une conviction profonde de Sa Majesté le Roi que ces actes seront rétribués par le Très-Haut, comme le souligne le Saint Coran : "Tout bien que vous préparez, vous le trouverez auprès d’Allah, meilleur et plus grand en fait de récompense". A l’issue de la prière, le souverain a fait don d’un lot de Saints Corans (Mushaf Al Mohammadi Acharif) aux parties en charge de la gestion des affaires religieuses à Madagascar.
Amir Al Mouminine a procédé, à cette occasion, à la remise d’exemplaires du Saint Coran au représentant des sénateurs malgaches et au vice-président de l'Association musulmane malgache. Edités par la Fondation Mohammed VI pour l'édition du Saint Coran, ces exemplaires seront distribués dans les différentes mosquées de Madagascar.
Le souverain avait été salué par le ministre des Habous et des Affaires islamiques, le Chambellan du roi, les représentants des sénateurs, des députés, des imams, des conseillers nationaux des musulmans, du Bureau national de la communauté musulmane, de la congrégation musulmane à Madagascar et des conseillers à la Primature, ainsi que par le conseiller à la présidence de la République et le vice-président de l'Association musulmane malgache
