Abdelilah Benkirane était bien là, vendredi 8 décembre à Rabat, à la cérémonie d'inauguration du nouveau siège de l'Union nationale du travail au Maroc (UNMT), le bras syndical du Parti de la justice et du développement (PJD).
Pour sa dernière apparition publique avant la tenue du 8e congrès du PJD qui devra élire un nouveau secrétaire général, Benkirane s'est départi de son humour légendaire. Se sent-il trahi par les siens qui lui ont refusé un troisième mandant? Une chose est sûre: les débats au sein du conseil national du parti l'ont sans doute affecté.
Une nouvelle opposition s'organisePrenant la parole devant les militants syndicaux de son parti dont des membres dudit secrétariat général, Benkirane a tenu à leur adresser un message qui s'apparente à un adieu. "Par sa pratique démocratique et son mode de gouvernance, le PJD est devenu un modèle dans le monde arabe, voire dans tout le monde musulman", a-t-il dit.
Benkirane a emprunté ce refrain d'une célèbre chanson du groupe mythique Nass El Ghiwane "Wach Hna Houma Hna, a galbi oula mouhal" (Sommes-nous toujours ce que nous avons toujours été, ou est-ce non, ô mon coeur?). Pour lui, les divergences culturelles et juridiques au sujet d'un éventuel troisième mandat se sont déroulées dans un cadre civilisé. Les Frères musulmans ne sont jamais loin.
L'ancien chef de l'Exécutif considère que le défi que doit relever le PJD n'est pas de rester au gouvernement ou de remporter les élections, mais que les membres du parti "restent eux-mêmes".
Le parti de la Lampe tient ce week-end son 8e congrès qui élira un nouveau secrétaire général à la place de Abdelilah Benkirane. Sauf énorme suprise, c'est Saâd-Eddine El Othmani qui sera porté à ce poste.