La question de la fuite des cerveaux et des compétences nationaux a fini par arriver au Parlement.
Lundi 9 décembre, le groupe socialiste (USFP) a saisi le gouvernement en la personne de Mohamed Amekraz, ministre de l’Emploi. Et la question de la députée Saâdia Bensahli était simple et directe: «que fait le gouvernement pour garantir la stabilité professionnelle aux compétences nationales dont le Maroc a tellement besoin pour mener à bien ses chantiers de développement?».
Mohamed Amekraz, fort embarrassé, a essayé de tergiverser au début de sa réponse en affirmant que les autorités n’ont visé aucun contrat portant sur l’embauche des compétences marocaines à l’étranger depuis 2015.
Il a admis cependant que des agences et cabinets de recrutement, au Maroc comme à l’étranger, s’étaient spécialisés dans la chasse aux cadres marocains. Et on n’en saura pas plus. Car, explique le ministre, le gouvernement ne dispose pas de statistiques sur ce phénomène.
«Une réponse non convaincante et le gouvernement n’est pas sérieux quand il s’agit de faire face à ce problème», réagit la députée socialiste.
Lire aussi : Enquête. Vidéos. Fuite des cerveaux: comment le Canada et surtout la France saignent le Maroc de ses cadres
Un peu plus tard, après avoir épluché ses notes, Mohamed Amekraz a déclaré que quelque 22.735 Marocains ont quitté le pays en 2019 pour travailler à l’étranger, à la date de fin septembre. Et, reprenant des statistiques officielles françaises, il affirme que 7.820 de nos compatriotes ont quitté, lors de la même période, pour l’Hexagone, dont 1.529 dont le cadre de la migration économique.
Le laxisme du gouvernement à ce sujet est inadmissible. Il est à rappeler que nombre d'entreprises marocaines sont en difficulté en raison de l'hémorragie de cadres marocains principalement en direction de la France et du Canada.