USA: le lobby des armes pousse vers une nouvelle "guerre des sables"

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Revue de presseKiosque360. Le lobby des armes travaille dans les coulisses de la Maison-Blanche pour mettre fin au mandat de la Minurso et enterrer la solution politique. Des informations confidentielles laissent penser que les Etats-Unis privilégient la guerre dans le conflit du Sahara marocain.

Le 11/01/2019 à 23h23

Une fuite d’informations par des chercheurs américains exerçant dans l’Académie militaire américaine fait état des dangers que représente le lobby des armes qui agit dans les coulisses de la Maison-Blanche. Ce groupe cherche à provoquer une guerre au Sahara marocain en essayant de faire de la Minurso un exemple du constat d’échec des missions onusiennes. Les Etats-Unis, qui sont le premier contributeur financier de l’ONU, ont déjà réduit leur quote-part aux opérations du maintien de la paix dans le monde. Selon certaines sources, le fait que l’on essaye de mettre fin au mandat des casques bleus au Sahara marocain vise à éloigner les parties prenantes de la solution politique. Du coup, les observateurs en déduisent que les Etats-Unis privilégient, désormais, le choix des armes dans ce conflit. Le Maroc n’a d’ailleurs pas tardé à attirer l’attention de l’ONU sur le danger des mouvements militaires du Polisario au cours de ces derniers jours.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du samedi 12 janvier, que le représentant permanent du Maroc à l’ONU a, dans un message adressé conseil de sécurité (CS), indiqué que notre pays ne peut, indéfiniment, tolérer ces provocations à répétition qui menacent la paix et la sécurité dans la région. L’ambassadeur Omar Hilale réaffirme que ces escalades entravent les efforts du secrétaire général de l’ONU et de son envoyé personnel. Il appelle les deux responsables onusiens à condamner ces violations et à demander au front séparatiste d’exécuter ses engagements et de respecter les décisions du conseil de sécurité en arrêtant, immédiatement, ces provocations.

Le Maroc a saisi, jeudi dernier, le conseil de sécurité et le secrétaire général l’ONU au sujet des violations du Polisario dans la zone tampon de Guergarate et dans l’est du système de défense dans le Sahara marocain. Dans les deux lettres adressées à ces deux instances, au nom du gouvernement marocain, Omar Hilale affirme: «Je vous informe que le Polisario persiste dans ses violations et ses provocations dans la zone tampon à Guergarate ainsi que dans l’est du système de défense dans le Sahara marocain». Le Maroc a attiré l’attention du conseil de sécurité, avec des preuves et des photos, sur trois violations successives enregistrées depuis le 6 janvier 2019. Ce jour-là, les milices armées du Polisario ont effectué des manœuvres militaires et des exercices de combat avec des équipements lourds et des munitions réelles dans la localité de Mheiriz à l’est du système de défense dans le Sahara marocain. Le 9 janvier 2019, ils ont commencé à transporter une soi-disant «structure administrative» vers Meheiriz. Le 8 janvier 2019, le Polisario a déployé deux véhicules militaires dans la zone tampon à Guergarate.

L’ambassadeur Hilale a vivement condamné ces agissements qui secouent la stabilité, violent l’accord militaire n°1 et menacent dangereusement le cessez-le-feu: «Ces comportements sont un affront au conseil de la sécurité et un défi pour son autorité. Ils constituent une violation flagrante de la résolution 2414 du 27 avril 2018 dans laquelle le conseil de sécurité a ordonné au Polisario de se retirer, immédiatement, de la zone tampon de Guergarate. Comme il lui a enjoint de ne pas se livrer à des actes déstabilisateurs en transportant les structures administratives dans l’est du système de défense au Sahara marocain».

L’ambassadeur marocain considère les manœuvres en cours à l’est du dispositif de défense comme un reniement par le Polisario de ces engagements de ne plus revenir dans la zone tampon à Guergarate et de ne plus transporter des structures à l’est du dispositif de défense. Des engagements, ajoute Hilale, que le Polisario avait promis de respecter lors de la visite de Horst Köhler dans les camps de Tindouf le 26 juin 2018. Des promesses que l’envoyé personnel a transmises aux membres du conseil de sécurité le 8 août 2018 avant d’être reprises par le rapport du secrétaire général du 3 octobre 2018.

Par Hassan Benadad
Le 11/01/2019 à 23h23