Des parlementaires se seraient transformés en «intermédiaires» exigeant des commissions pour intervenir à l’avantage des promoteurs lors de la réalisation des schémas d’aménagement urbain. D’après le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans son édition du lundi 9 septembre, des promoteurs immobiliers ont, en effet, fini par lâcher le morceau.
Alors que le processus d’élaboration du schéma d’aménagement urbain est à l’arrêt dans plusieurs villes de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, explique le quotidien, «de grands électeurs ont touché des commissions pour intervenir au profit de certains promoteurs immobiliers qui souhaiteraient blanchir de l’argent dans des projets immobiliers».
D’après le quotidien, «certaines parties, dont des parlementaires, sont effectivement intervenues dans le processus d’élaboration des schémas d’aménagement urbain de certaines grandes villes, comme Tanger». Mais, poursuit le quotidien, «les lobbys, appuyés par de grands électeurs, n’ont pas pu ébranler la détermination de la ministre de l’Urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, Fatim-Zahra Mansouri, d’en finir avec ce genre de pratiques».
D’après Assabah, la ministre aurait même accédé à des informations précises impliquant plusieurs parlementaires, dont certains issus de son propre parti. Le fait est qu’aujourd’hui, poursuit le quotidien, les habitants des villes de Tanger, Fès, Marrakech, Agadir, Oujda, Kénitra et Rabat attendent toujours la sortie des plans d’aménagement urbains de leur villes.
Ce que la ministre compte bien faire, à en croire des sources citées par le quotidien. «La ministre est déterminée à faire sortir au jour ces textes, quelles qu’en soient les conditions. Ces textes ne sont pas figés, ils peuvent être modifiés et révisés à chaque fois qu’un problème se présente ou que le besoin s’en fait sentir», souligne le quotidien. Ce faisant, poursuit-il, «la ministre a mis en garde les élus-intermédiaires contre toute velléité d’exploiter leur fonction pour tirer un quelconque bénéfice de cette situation».
La ministre a d’ailleurs affirmé, relève Assabah, que l’absence de documents de l’urbanisme est «indigne de notre pays», tout en critiquant la lenteur dans l’élaboration de ces textes, dont certains nécessitent six ans pour être prêts alors que leur durée de validité n’excède pas dix années. De même, un texte de ce genre représente plusieurs centaines de pages et son adoption nécessite plus de 33 signatures.