«De Suarez à Gorbatchev, témoignages et confidences d’un ambassadeur». Tel est le titre du livre que vient de publier José Cuenca, ancien ambassadeur espagnol. Un témoignage vivant sur les événements qu’a connus l’Espagne dans la deuxième moitié du XXème siècle, depuis le premier chef de gouvernement espagnol Adolfo Suarez Gonzales (76-81) jusqu’à la chute du Bloc soviétique, en passant par la tragédie vécue par l’Espagne suite à l’enlèvement, fin des années 70 et début des années 80, de 38 pêcheurs espagnols par le front Polisario dans le large des Iles Canaries. L’auteur affirme avoir subi cette tragédie dans sa chair et son âme, pour la simple raison qu’il a été mandaté par le gouvernement Suarez pour négocier avec les terroristes du Polisario la libération des otages espagnols. «Nous avons mené à Alger des négociations dans le secret, pour libérer nos compatriotes», révèle José Cuenca, au sujet d’un drame qualifié par les familles des victimes d’«attaque terroriste» ayant fait plusieurs victimes, dont un enfant.
Ces révélations, distillées par l’ancien diplomate espagnol, ont été reprises par les 300 familles canariennes, dont le président de l’ONG Acavite (Association canarienne des victimes du Polisario), Lucia Jimenez, qui n’est autre que le fils d’une victime morte dans une attaque terroriste perpétrée par les miliciens du Polisario contre l’usine Phosboucraâ.
Originaire de Iznatoraf (Jaén), sud de l’Espagne, José Cuenca a développé, dès la fin des années 60, une grande carrière diplomatique à New York, Londres, Sofia (Bulgarie) et Moscou (sous l’ère soviétique). Il travaille actuellement au sein du ministère espagnol des Affaires étrangères et il est mandaté en tant qu’envoyé spécial des affaires environnementales.