Un rapporteur de l’Organisation des Nations Unies aurait, selon le quotidien Al Massae du mardi 30 juin, affirmé que le gouvernement et les entreprises espagnols sont tenus de prendre des mesures rapides et concrètes en vue d’améliorer la situation des travailleurs immigrés dans ce pays.
En effet, selon l’ONU, ces travailleurs vivent des conditions très difficiles. Il s’agirait particulièrement de la main-d’œuvre marocaine, composée essentiellement de femmes qui travaillent dans les plantations de fraise à Huelva. Ces dernières sont d’ailleurs ultra exploitées, en cette période de pandémie de coronavirus qui a vu leurs tâches se démultiplier face à la rareté de la main-d’œuvre induite par la limitation des déplacements.
Le rapporteur onusien aurait aussi, selon Al Massae, contacté les gouvernements espagnol et marocain, ainsi que les entreprises qui emploient les travailleuses de la fraise, pour avoir de plus amples informations sur leurs contrats et conditions de travail.
Olivier de Shutter, rapporteur spécial sur les droits de l'Homme et l'extrême pauvreté, a exigé que les conditions de travail des immigrés soient améliorées et que des garanties en ce sens soient données à cette catégorie très vulnérable. Il a pointé du doigt les conditions difficiles des saisonnières marocaines qui, dans les plantations de Huelva et malgré leur expérience, ne voient jamais leurs conditions de travail améliorées d’une année à l’autre: situation sanitaire qui laisse à désirer, entassement des ouvrières dans les logements exigus, non accès aux services de base comme l’eau, le savon et autres aseptisants en cette période de Covid-19.
D’ailleurs, le rapporteur onusien reproche aux autorités espagnoles et à leurs entreprises implantées à Huelva de ne pas accorder le moindre intérêt aux travailleurs saisonniers de Huelva pour les protéger contre d’éventuelles contaminations au coronavirus.Pire, face à cette situation, le gouvernement espagnol et les entreprises du sud du pays se rejettent la responsabilité quant au droit de protection dont doivent bénéficier les travailleurs immigrés saisonniers. En effet, pour les entreprises, seul le pouvoir à Madrid doit être tancé concernant les règles de travail draconiennes imposées aux saisonnières marocaines.
Pour rappel, quelque 3.000 Marocaines travaillent annuellement dans la cueillette de la fraise dans les villes du sud de l’Espagne, et en particulier à Huelva, où elles sont à la merci du bon vouloir de leurs employeurs.